Publié le 25 Feb 2014 - 12:02
PROGRAMME SÉNÉGAL ÉMERGENT

Des engagements lourds de 3729 milliards Cfa

 

27 projets dits d’envergure seront mis en œuvre sur la période 2014-2018 grâce aux engagements nouveaux obtenus par le Sénégal au Groupe consultatif. Cela représente un portefeuille de 3 729 milliards de francs Cfa que le président de la République a décidé de surveiller comme du lait sur le feu, même s’il se dit incapable de garantir qu’il n’y aura pas de scandales financiers dans la mis en œuvre.

 

3 729 milliards de francs Cfa. C’est la totalité des «engagements nouveaux» récoltés par le gouvernement au cours de la première journée consacrée à la présentation du Plan Sénégal Emergent (PSE).

Devant le Groupe consultatif (GC) composé des partenaires techniques et financiers (PTF), les dossiers présentés par le Président Macky Sall et défendus par les principaux ministres directement impliqués dans le PSE ont, de fait, largement dépassé le gap de 1 852 milliards de francs Cfa que recherchait l’Etat pour mettre en œuvre le stock de Plan d’actions prioritaires prévu sur la période 2013-2018.

«Un grand succès pour le Sénégal», a indiqué le chef de l’Etat au cours de la conférence de presse qui a suivi les travaux à huis-clos du gouvernement avec les partenaires institutionnels au développement. Un aboutissement de plusieurs mois de travail et dont l’objectif est d’assurer «le bien-être de tous les Sénégalais à travers un développement homogène et inclusif», a-t-il ajouté, aux côtés de l’ancien Président ghanéen, John Kufuor.

«Ceux qui ne suivront pas le rythme iront voir ailleurs»

Mais la réunion du GC de Paris n’est que la première étape d’un processus long et difficile, a souligné Macky Sall, qui a particulièrement insisté sur l’encadrement rigoureux d’une mise en œuvre qui aura besoin d’être irréprochable. «J’y veillerai personnellement car il s’agit d’un engagement (de ma part et du Sénégal). Il n’y aura aucun état d’âme (à ce niveau) et ceux qui ne suivront pas le rythme seront appelés à aller voir ailleurs», a averti le président de la République.

Il répondait ici à deux questions, l’une sur la capacité du Sénégal à réaliser un taux d’absorption des crédits acceptable au regard des ambitions du PSE, l’autre sur le potentiel de prévarication et de malversation qui pourraient atteindre les financements obtenus et devant être exécutés. Si «nous avons obtenu des engagements fermes, (c’est) que les réponses budgétaires (développées ces dernières années) ont permis d’améliorer les taux d’absorption des crédits » grâce en particulier à la levée de plusieurs contraintes.

«Je ne peux assurer qu’il n’y aura pas de scandales financiers»

Toutefois, le président de la République s’est bien gardé d’aller à l’aventure sur ce terrain là. «Je ne peux pas prendre l’engagement qu’il n’y aura pas de scandales financiers» dans les projets du Plan Sénégal émergent.

Tout au plus, il s’est appuyé sur les organes de prévention et de répression de la corruption existants dont l’Office national contre la fraude et la corruption (OFNAC), sur les principes d’impunité, de reddition des comptes, de déclaration de patrimoine, mais aussi sur la vigilance des bailleurs de fonds et autres partenaires du Sénégal pour espérer que la mise en œuvre du PSE sera globalement irréprochable.

Du reste, le président de la République a rappelé que les vingt-sept (27) «projets d’envergure validés» avec les bailleurs, avant d’être éligibles au portefeuille d’engagement de ces derniers, ont «été rigoureusement choisis» en raison de leurs capacités à «influer sur l’économie nationale», notamment en matière de création d’emplois. D’où cette précision : «Cet argent (promis), c’est pour faire des investissements, pas pour du fonctionnement.» 

Revenant sur le suivi et la mise en œuvre du PSE, Macky Sall a annoncé la création d’une cellule à la Présidence de la République (Delivery Unit) qu’il se chargera «personnellement» de piloter, avec des antennes à la Primature comme lieu de coordination, mais aussi aux ministères de l’Economie et des Finances, maître d’œuvre du PSE, et du Plan.

«Le Sénégal n’a pas le droit de décevoir ses partenaires dans la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent», a averti le chef de l’Etat. Qui a également refréné les ardeurs de ceux qui pensent qu’il rentrera au Sénégal avec tout l’or du monde. «Il n’y a aucune chance pour que je débarque à Dakar avec des milliards.»

46% des engagements aux infrastructures

Le secteur des infrastructures (au sens large) recevra environ 46% des engagements financiers nouveaux obtenus par le Sénégal. Soit un financement qui tournerait autour de 1 500 milliards de francs Cfa. Puis viennent l’agriculture et l’énergie.

Les ministres directement impliqués dans la mise en œuvre opérationnelle du PSE ont tour à tour fait des présentations aux bailleurs et partenaires. Outre ceux des Infrastructures (Thierno Alassane Sall) et de l’Agriculture (Papa Abdoulaye Seck), les ministres passés à l’oral sont Awa Marie Coll Seck (Santé), Mor Ngom (Transports), Serigne Mbaye Thiam (Education nationale), Mary Teuw Niane (Enseignement supérieure et Recherche) et Mansour Faye (Solidarité nationale et Protection sociale).

MOMAR DIENG (A PARIS)

 

 

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