Publié le 30 Nov 2015 - 16:55
PROJET DE BUDGET DU MINISTERE DE LA SANTE

 L’Action sociale parent, pauvre du département

 

La politique sociale du gouvernement n’a pas fait que des heureux. Avec les nombreuses entités créées pour réduire la vulnérabilité au Sénégal, la Direction Générale de l’Action Sociale, une entité du ministère de la Santé, a été ‘’amputée’’ de ses prérogatives et son budget en a subi un coup.

 

Hier, les députés ont plaidé pour l’augmentation du budget de cette direction qui vient en appoint aux populations vulnérables et qui est également chargée de la prise en charge des personnes handicapées. Pour le ministre de la Santé et de l’Action sociale, le professeur Awa Marie Coll Seck, qui défendait son projet de budget pour l’année 2016, l’Action sociale souffre de moyens financiers. ‘’Deux milliards de F Cfa sont au total alloués à la Direction générale de l’action sociale, mais cette somme ne permet pas d’assurer la prise en charge des populations cibles, tels le troisième âge, les personnes handicapées, les populations vulnérables. C’est une forte population. Je ne peux être qu’en phase avec les parlementaires pour l’augmentation de ce budget. Les sollicitations sont énormes’’, a soutenu le professeur Awa Marie Coll Seck.

Elle a salué le dynamisme du personnel qui a réussi à cultiver une proximité avec les cibles, malgré la rareté des fonds. ‘’Nous avons visité des zones reculées où nous avons vu que c’est à peine si l’Action sociale a un bureau. Comment voulez-vous aider les gens, si vous n’avez pas un endroit correct pour les recevoir ? Il y a  réellement un problème, même si l’Action sociale est aussi prise en charge par d’autres départements comme la Délégation à la solidarité nationale, mais également le ministère de la Femme’’, a-t-elle fait savoir.

Apportant plus de précisions sur la répartition du budget affecté à cette entité, elle a déclaré : ‘’En tout, 10 milliards de francs CFA sont consacrés par l’Etat, chaque année, à la politique sociale. 20 % de ce montant, soit deux milliards de francs CFA, sont affectés au volet Action sociale de mon ministère. Cette année, la Direction générale a élaboré son plan stratégique décennal qui est de 84 milliards. Pour vous dire que ces deux milliards sont vraiment insuffisants.’’

Baisse des dépenses du personnel

Par ailleurs, les parlementaires ont marqué leur étonnement par rapport à la baisse des dépenses du personnel, au moment où la population dénonce le manque criard d’effectif dans les structures de santé. Mais pour le ministre du Budget Birima Mangara, le principe qui régit les dépenses de personnel est que l’allocation se fait en termes de crédit évolutif. ‘’Ce n’est pas des crédits limitatifs. Donc, quel que soit le montant, les dépenses de personnel seront toujours prises en charge par le ministère de l’Economie, des Finances et du Plan’’, a-t-il souligné.

‘’Le niveau de crédit par rapport au ministère de la Santé était basé sur l’effectif répertorié durant la gestion 2015 et quand on a analysé le niveau de cet effectif, pour un poste donné, il y a des crédits dont le ministère n’avait plus besoin. Il y avait des problèmes d’absorption, donc ces crédits sont transférés ailleurs. C’est ce qui justifie le fait que les dépenses de personnel soient diminuées. En l’espèce, pour l’année dernière, le poste concerné était doté de 35 milliards, alors que le niveau d’absorption était de 32 milliards’’, a justifié le ministre.

Le projet de budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale est arrêté à 150 089 814 660 francs contre 134 566 702 980 en 2015, soit une hausse de 15 milliards en valeur absolue et 11,54% en valeur relative.

VIVIANE DIATTA

 

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