Publié le 4 Aug 2016 - 21:48
PROJET DE LA REFONTE DU FICHIER ELECTORAL

La nouvelle pomme de discorde entre le pouvoir et l’opposition 

 

Le projet de loi relatif à la refonte du fichier électoral sera bientôt voté à l’Assemblée Nationale. Mais pour les députés de l’opposition, le gouvernement fait du forcing. Ce qui est loin d’être l’avis de la  majorité.

 

L’Assemblée Nationale a ouvert hier la session extraordinaire sur demande du président de la République. A l’entame, Moustapha Niasse a précisé : ‘’Par une lettre que le président de la République m’a adressée, il a souhaité que l’Assemblée Nationale soit convoquée comme le lui permet la Constitution pour travailler sur deux textes qui remettent une certaine urgence et qui ont été examinés par le Conseil des ministres au terme du processus constitutionnel normal’’.

C’est ainsi que la deuxième personnalité de l’Etat détaille les deux projets de loi qui sont soumis à l’hémicycle. ‘’J’ai reçu les affaires suivantes : le projet de loi numéro 21-2016 portant refonte partielle des listes électorales. Et le projet de loi numéro 22-2016 relative à la création, à l’organisation et aux fonctionnements des établissements de santé’’, liste Moustapha Niasse. Mais pour le député Thierno Bocoum, le fonctionnement des structures publiques sanitaires n’est qu’un prétexte.  ‘’Ce qui a motivé cette session extraordinaire, c’est la refonte partielle du fichier électoral’’, croit savoir le ‘’rewmiste’’.

Poursuivant son propos, le parlementaire soutient que le gouvernement avait déposé un projet de refonte partielle sans concertation au préalable avec les partis de l’opposition. Thierno Bocoum de faire savoir que c’est le même projet qui est revenu sans aucun changement. ‘’Il n’y a eu ni discussions, ni consensus et l’opposition n’a pas donné son  accord sur certains points,  donc qu’on ne fasse pas croire aux gens le contraire’’, a dénoncé le député du parti de Idrissa Seck. ‘’L’opposition avait clairement dit en commission qu’elle n’était pas d’accord. Pourquoi veulent-ils aujourd’hui faire coûte que coûte passer cet aspect-là’’, s’interroge-t-il.

  Du côté de la coalition Benno Bokk Yaakaar, le discours est tout autre. Ainsi,  selon, le député ‘’apériste’’ Alioune Badara Diouf, on est en fin de magistrature, par conséquent, poursuit-il, ’’il faut faire de telle sorte que les lois référées ou adoptées soient votées six mois avant les élections pour ne pas modifier les règles du jeu’’.  Contrairement à son collègue Thierno Bocoum, le député de la majorité ne pense pas qu’on puisse parler de forcing ou de manque de consensus dans ce cas-là. 

En attendant, la conférence des présidents va se réunir très prochainement  pour fixer le calendrier des réunions des commissions compétentes afin  d’examiner les deux projets de loi et en même temps fixer les dates des plénières.

HABIBATOU TRAORE

 

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