Publié le 10 Apr 2018 - 21:59
PROJET DE LOI SUR LE PARRAINAGE

Fipou, Jog Jotna compte assiéger l’Hémicycle le jour du vote

 

La plateforme Fipou, Jog Jotna, composée d’une vingtaine de partis politiques et d’organisations de la société civile, entend assiéger l’Assemblée nationale, le jour du vote du projet de loi portant sur le parrainage. Elle compte organiser une marche dès jeudi prochain, pour sonner la révolte.

 

Une autre plateforme veut s’adjoindre à Ninki Nanka et à l’Initiative pour des élections démocratiques (Ied) pour pousser le chef de l’État Macky Sall à mettre une croix sur le projet de loi sur le parrainage. Portée sur les fonts baptismaux hier à Thiès, Fipou Jog Jotna, composée d’une vingtaine de formations politiques dont le Parti démocratique sénégalais (Pds), Rewmi, Bokk Gis Gis, Ucs, Pasteef, La République des valeurs, le Grand parti…

déterre elle aussi la hache de guerre contre le chef de l’Etat. ‘’Macky Sall nous impose le rapport de force et nous sommes prêts à y répondre à 500 %. Nous avons dépassé les 100 %. Si Macky Sall veut la violence, il l’aura le jour du passage de cette loi à l’Assemblée nationale. Je ne vois pas comment un président de la République peut appeler son peuple à la violence. La volonté est claire. Macky Sall ne souhaite pas négocier. Nous avons entendu les propos du ministre de la Justice et du président de l’Assemblée nationale. Et ce sont des propos assumés. Nous aussi, nous tenons des propos assumés. Le Sénégal est beaucoup plus sacré que le président de la République. Car ce pays peut se construire sans lui et si Dieu le veut, cela se fera sans lui’’, a déclaré Saliou Ndiaye, le coordonnateur de la plateforme Fipou, Jog Jotna.

Poursuivant son propos, le coordonnateur du mouvement Y’en a marre à Thiès a précisé que le ton pour ‘’freiner’’ ce projet de loi est déjà donné, puisque l’État ne compte pas reculer. ‘’Nous avons reçu des appels des autorités étatiques, c’est-à-dire l’Administration territoriale, visant à nous intimider. On nous a demandé de ne pas organiser l’assemblée générale et cette conférence de presse ici, à la place Mamadou Dia. Nous avons dit non. Nous sommes là et allons faire face au régime en place. Nous l’avons fait dans un passé récent et nous le ferons aujourd’hui, pour la seule volonté de faire respecter la Constitution du pays’’, a persisté Saliou Ndiaye.

‘’Si Macky Sall veut brûler le pays…’’

De l’avis du ‘’Y en a marriste’’, la riposte va être déclenchée dès ce jeudi dans l’après-midi à Thiès, par la marche qu’ils comptent organiser. ‘’Les autorités étatiques utilisent la police et la gendarmerie pour intimider les populations, les partis politiques et les forces vives de la nation. Pour cette fois, il nous appartient encore de faire face au régime en place. C’est Macky Sall, alors candidat déclaré à la présidentielle de 2012, qui avait demandé au peuple sénégalais de sortir dans la rue pour dire non au tripatouillage de la Constitution que voulait nous imposer l’ancien président Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, il est au pouvoir et nous sommes prêts à appliquer sa recommandation’’, a poursuivi le fils du haut conseiller des collectivités territoriales Souleymane Ndiaye ‘’Brin’’.

Le coordonnateur de la plateforme Fipou, Jog Jotna soutient, par ailleurs, que l’actuel chef de l’Etat ne doit pas changer le mode d’élection du président de la République, à 10 mois seulement de la présidentielle de février 2019. ‘’Macky Sall veut faire appliquer la loi sur le parrainage pour choisir ses adversaires et connaître en même temps ceux qui ne sont pas prêts à voter pour lui. Il veut avoir toutes les chances pour gagner l’élection présidentielle. Nous lui demandons de donner cette chance, que le président Wade lui avait offerte pour qu’il puisse devenir président de la République, à tous les candidats déclarés qui souhaitent aussi diriger le pays’’, a conclu Saliou Ndiaye.

GAUSTIN DIATTA (THIES)

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