Publié le 24 Jan 2014 - 19:08
PROJET PAPIL

Un nouveau champ expérimental pour l'agriculture

 

Dans sa quête de l’autosuffisance alimentaire, l’État veut améliorer les infrastructures de maîtrise de l’eau et lutter contre les dégradations des sols. Dans ce sens, le Papil, en cours dans 4 régions, se veut un champ expérimental que le gouvernement et ses partenaires désirent élargir à toutes les autres régions du Sénégal.

 

La PAPIL a 10 ans. Pour célébrer son dixième anniversaire, le comité de pilotage du Projet d’appui à la petite irrigation locale s'est penché hier sur les voies et moyens d'améliorer les infrastructures de maîtrise de l’eau et les rendements agricoles sur des surfaces aménagées dans les quatre régions concernées (Tambacounda, Kolda, Fatick et Kédougou).

Financé à hauteur de 11 milliards de francs Cfa par l’État et des institutions privées comme la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque islamique de développement (BID), il est exécuté  en partenariat avec les élus locaux, pouvoirs publics et populations locales, a indiqué Younoussa Mballo, coordinateur du projet.

L'atelier ouvert hier vise aussi à faire le bilan des activités du projet au cours de l'année 2013, sans oublier le projet de budget pour l'année en cours. Il est également prévu de définir la stratégie d’orientations pour la réduction de la pauvreté et pour la sécurité alimentaire, d’après Ndiobo Diène, secrétaire général du ministère de l’Agriculture et de l’Économie rurale (MAER).

«15 300 tonnes de riz marchand»

Pour le coordonnateur du projet, 150 ouvrages ont été réalisés, entre les périmètres irrigués dans la région de Kolda, les travaux anti-sel et pastoraux à Fatick et les travaux d’aménagement diversifiés dans la région de Tambacounda. De ces zones aménagées pour la riziculture, le maraîchage, sont nés des «pôles de développement» valorisant les eaux de ruissellement et devant permettre de déboucher sur un programme national de développement de la petite irrigation.

«Ces différents travaux dans le cadre du PAPIL ont permis cette année de produire 405 tonnes de semences sur une superficie de 133 ha et la production de 15 300 tonnes de riz marchand. Des succès probants ont été aussi enregistrés, dans la lutte contre la salinisation des terres agricoles ; ce qui a permis jusqu'à maintenant de sauver 3 263 ha dans la région de Fatick», a ajouté Younoussa Mballo

D'après Alé Lô, président de l’Association nationale des conseils ruraux (ANCR) du Sénégal, le bilan de cette décennie d’activités a répondu à des demandes réelles des populations locales ayant souvent besoin de ces aménagements. Mais, des pistes rurales vont permettre le désenclavement des zones de productions, ajoute-t-il.

Le Papil, qui sera déroulé jusqu'en 2018 «avec l’appui des partenaires (…), va permettre dans l’avenir de favoriser le développement endogène des communautés rurales», a souligné Ndiobo Diène. Mais surtout, «il sera sans nul doute appelé à être vulgarisé au-delà de ces 4 régions dans le but de mettre fin à la vulnérabilité des campagnes aux aléas climatiques», a ajouté le Sg du Maer.

Une stratégie qui «s’intègre parfaitement dans le Pacras» (Programme d’accélération de l’agriculture sénégalaise) qui entend «réduire la pauvreté» au Sénégal» par le biais de la formation des acteurs agricoles.

Mamadou Makhfouse Ngom

 

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