Publié le 23 Oct 2018 - 03:53
PROPRIETE REELLE INDUSTRIES EXTRACTIVES

Dakar, capitale de la ‘‘transparence’’

 

Le Secrétariat international de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie) et le gouvernement du Sénégal organisent un conclave de trois jours sur la propriété réelle des entreprises minières, pétrolières et gazières.

 

Dakar accueille une conférence internationale sur la divulgation de la propriété réelle dans les industries extractives. Pressenti en juillet 2017 pour être l’un des modèles de promotion de ce concept en Afrique, le Sénégal aura la chance d’accueillir cette rencontre qui réunira plus de 200 sommités, représentant les gouvernements, les organisations de la société civile, les entreprises extractives et les partenaires techniques et financiers des 24 pays d’Afrique qui mettent en œuvre la norme Itie sur trois jours, du 31 octobre au 2 novembre. L’occasion, pour le président de la République Macky Sall, de faire le point sur les avancées concernant la transparence dans les entreprises minière, pétrolière et gazière.

‘‘La conférence accordera une attention particulière à la valorisation des meilleures pratiques et des progrès réalisés par les 24 pays d’Afrique dans la divulgation des propriétaires réels des entreprises extractives’’, précise le communiqué du Comité national de l’Itie. Le secteur extractif est une énorme niche de corruption et d’évasion fiscale dont le Sénégal tient à se préserver. En juillet dernier, le secrétaire général du Cn-Itie, Mankeur Ndiaye, avançait que plus de 1 000 milliards de dollars Us ont été perdus en 50 ans et 50 milliards de dollars sont perdus chaque année en flux financiers illicites.

C’est lors de cette rencontre préparatoire qu’il avait promis que les autorités allaient s’attaquer à l’opacité dans les montages des entreprises soumissionnaires.  Pour le précédent chef du Cn-Itie et actuel ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, le volontarisme de l’Etat sénégalais à rendre le secteur transparent ne fait pas l’objet d’un doute. ‘‘Le président a pris l’option d’adhérer à l’Itie, alors qu’on n’est pas un pays qui exploite, de façon substantielle, les ressources naturelles. Par exemple, on n’est pas un pays producteur de pétrole et de gaz. Mais avant qu’on envisage de s’y engager, on y a adhéré sans réserve’’, avait-il déclaré.

En prélude à cette conférence, Dakar va recevoir également la 41e réunion du Conseil d’administration de l’Itie Internationale, du 29 au 30 octobre 2018, pour la première fois en Afrique. Les membres vont évaluer les progrès accomplis par l’Afghanistan, l’Éthiopie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Nigeria en matière d’exécution des exigences de la norme Itie.  Toutes ces entrevues ont pour but de voir clair dans la structuration complexe des entreprises pour combattre cette permissivité dans les rapports entre dirigeants, travailleurs et malversations financières.

Les pays de l’Itie sont dans une phase expérimentale et l’exigence devrait être produite à partir de 2020. Le Sénégal est prêt pour passer à l’échelle à cette date 2020, la deuxième étape, dans l’établissement de la propriété réelle. 

OUSMANE LAYE DIOP

 

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