Publié le 25 May 2019 - 22:28
PROSTITUTION ET PROXENETISME

Une main heureuse pour Sakéwé Ngom et ses masseuses

 

Massage simple, tonifiant, ‘body-body’, ‘nuru massage’ et ‘massage avec finition’. Tous ces types de massage figurent dans le Pv qui a renvoyé Sakéwé Ngom et ses trois employées devant le tribunal, pour proxénétisme et prostitution. Au final, il n’en est rien. Ils ont été relaxés… faute de preuves.

 

Hier, ceux qui s’attendaient à des confidences croustillantes et décapantes, dans le procès pour proxénétisme et de publications contraires aux bonnes mœurs, pour lequel Sakéwé Ngom, âgé de 31 et propriétaire d’un salon de massage du nom de ‘’La main du bonheur’’ sis à Ouest-Foire, a été jugé en compagnie de trois employées, des masseuses accusées de prostitution sans détention de carnet sanitaire, sont restés sur leur faim. Puisque les prévenus ont été relaxés, hier, pour absence de preuves, par le tribunal. Pour en savoir plus, il fallait aller jeter un coup d’œil au Pv d’enquête.

En tout cas, les prévenus se sont défendus farouchement, lors des débats. ‘’Je suis masseur de profession et cela fait 7 ans que je fais ce métier. J’ai ouvert mon propre salon de massage, chez moi. J’ai, à mon service, trois masseuses. Je m’occupe de lancer des annonces et elles se chargent du boulot. On m’a trouvé dans mon lieu de travail pour m’arrêter injustement et m’accuser d’une chose que je n’ai jamais commise. Mes employées ne se prostituent pas dans le salon et je n’instigue personne à le faire. Au moment de l’arrestation, les policiers ne m’ont même pas laissé le temps de leur présenter le ninéa et la patente, pour leur prouver que je ne faisais rien d’illégal’’, s’est défendu, hier, le prévenu.

Ndack Kébé, son employée, de renchérir : ‘’Depuis 3 mois, je travaille pour Sakéwé Ngom et pas une seule fois il nous a demandé de nous prostituer. On ne se limite qu’au massage et rien d’autre.’’ Evelyne Coly, gérante, n’a pas dit autre chose.  ‘’Je suis la gérante du salon.  Je ne me suis jamais prostituée, ni aucune des filles d’ailleurs. Ce jour-là, on était au salon, même si on ne travaille pas le mois du ramadan. Le téléphone de service a sonné, au moment où mon téléphone sonnait également. J’ai remis le téléphone à Aminata pour que je puisse répondre au mien. Le client a dit qu’il était au Blue Saxo et qu’il allait venir pour un massage. On s’est dit pourquoi pas’’. Une fois sur les lieux, le présumé client leur a demandé leurs carnets sanitaires. ‘’Quand on lui a dit qu’on en avait pas, il nous a arrêtées et conduites au poste’’, dit-elle. Aminata Ndoye est restée sur la même ligne de défense : ‘’Tout ce qu’on faisait, c’était masser les clients, de manière professionnelle.’’

‘Nuru massage’ et ‘massage avec finition’

Le procureur leur a demandé, à tour de rôle, quel genre de massage elles pratiquaient. Elles ont toutes les trois dit qu’elles faisaient des massages relaxants, tonifiants et sportifs. Tout le contraire des mentions du procès-verbal d’enquête dans lequel elles auraient déclaré faire des massages simples, tonifiants, ‘body-body’, ‘nuru massage’ et ‘massage avec finition’. Et même l’une d’elles, dans le Pv, a défini le massage avec finition comme le massage d’un pénis jusqu’à éjaculation du client. Mais à la barre, personne n’a voulu savoir ce que ‘massage avec finition’ veut dire.

Le représentant du parquet a ensuite fait remarquer à Sakéwé qu’il n’a que des filles comme employées. Il a répondu qu’il emploie aussi des hommes qui, ce jour-là, n’étaient pas présents. Le parquetier lui a ensuite demandé s’il peut présenter les documents administratifs pour justifier son emploi. Le prévenu a rétorqué que tous les papiers ont brûlé, lors d’un incendie survenu chez lui. Sur les émoluments de ses employés, il a révélé leur allouer la sommes de 70 mille francs Cfa par mois, alors qu’à l’enquête préliminaire, les filles avaient dit percevoir 55 mille plus les extras des clients et que cela dépendait du nombre de clients qu’elles avaient par jour.

Ainsi, au moment de faire son réquisitoire, le procureur a soutenu que les faits sont légers et ne sont pas établis pour accuser de Sakéwé Ngom de proxénétisme, puisqu’il n’y a pas de preuves solides. Et que, selon les faits, il n’y a pas l’existence de preuves pour qualifier l’accusation. A ses yeux, les pistes qu’avait l’agent de la police étaient des rumeurs du voisinage et l’annonce qu’il a vue sur Internet. Donc, il n’y a pas de pièces objectives pour qualifier le délit, d’autant plus qu’il n’y a aucune image produite.

L’avocat de Sakéwé n’en demandait pas tant. ‘’Il est évident que des entrées et sorties des hommes dans une maison où se trouvent des femmes attisent la suspicion et les gens s’empresseront de faire des déductions hâtives qu’il s’y passe quelque chose, alors que mon client ne fait que son travail, et ceci depuis 7ans’’, a déclaré le conseil. L’avocat a demandé la relaxe de Sakéwé.

Il a été suivi par le juge qui, dans son délibéré, a prononcé la relaxe du prévenu et de ses employées pour manque de preuves.

MAME TALLA DIAW

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