Publié le 22 Mar 2018 - 15:26
QUALITE DE L’EAU, FIN DE CONTRAT, MOUVEMENT D’HUMEUR,

Le Dg de la SDE assure et rassure

 

Le monde fête aujourd’hui l’eau, une occasion saisie par le Directeur de la Sénégalaise des Eaux, Abdoul Ball, pour faire le point sur sa structure ainsi que sur les défis auxquels la SDE fait face pour une distribution d’eau en quantité et en qualité à travers le pays. Face à la presse hier, M. Ball s’est aussi exprimé sur le mouvement d’humeur de l’intersyndicale de son entreprise, la fin du contrat avec l’Etat, etc.

 

L’eau est aujourd’hui placée par les Nations unies au cœur du développement durable. En effet, les ressources en eau, ainsi que la gamme de services qu’elles peuvent rendre, contribuent à la réduction de la pauvreté, à la croissance économique et à la sauvegarde de l’environnement. Au Sénégal, le taux d’accès à l’eau est passé de 80% en 1996 à 98% en 2017. ‘’Nous n’allons pas nier qu’il y a des efforts à faire. Parce que certains quartiers de Dakar même, comme les Parcelles Assainies, Guédiawaye, Golfe Sud, n’ont pas accès à l’eau 24h/24. Nous avons fait une enquête de satisfaction de la clientèle ; deux points ont été évoqués. Il s’agit de l’accès à l’eau et de sa qualité. Nous travaillons avec la Sones et le secteur privé pour réaliser un certain nombre d’ouvrages pour combler ce déficit’’, a affirmé le Directeur général de la Sénégalaise des Eaux (SDE), qui s’exprimait hier, lors d’une rencontre avec la presse.

Concernant la qualité de l’eau, M. Ball a indiqué que quand son équipe la mesure, elle se réfère aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé. Celle-ci dit que 95% des échantillons prélevés doivent être conformes en termes de qualité bactériologique, toxico-chimique etc.

‘’Même si nous sommes à 98% du taux de conformité par rapport au référentiel de l’Oms, il subsiste de temps en temps des eaux à coloration rougeâtre. Celle-ci, même si elle est potable, elle n’est pas agréable à boire’’, a-t-il reconnu. Ainsi, le Dg de la SDE a fait savoir que les solutions, c’est d’abord de mettre à la disposition des Sénégalais un réseau de distribution d’eau en abondance. En ce sens, il a rappelé qu’avec l’Etat et la Sones, ils ont déjà identifié des projets structurants. Il s’agit de Keur Momar Sarr 3 et de l’usine de dessalement de  l’eau de mer des Mamelles. ‘’En attendant ces ouvrages qui doivent être fonctionnels à partir de 2021, nous avons élaboré un programme spécial pour Dakar. C’est ainsi que les travaux de réalisation de forages à Tassettes et Bayakh ont démarré avec l’usine de Pout pour corriger cette coloration rougeâtre de l’eau. Ça a commencé et ils doivent mis en service en septembre 2018’’, a-t-il promis.

Pour Kédougou, M. Ball a informé que la Sones a réalisé des infrastructures pour leur permettre, d’ici deux mois, de fournir de l’eau aux populations. Concernant la ville de Foundiougne dont le forage a été attaqué par les eaux salées, il est prévu d’installer un autre avec des unités de potabilisation. ‘’De plus en plus, quand on a ces situations d’urgence, la SDE apporte sa contribution en préfinançant les ouvrages qu’il faut avec la Sones ; et par le biais d’une convention, nous allons être remboursés’’, a expliqué M. Ball.

103 milliards de F CFA de chiffre d’affaires en 2017

Toutefois, malgré ces challenges, le patron de la SDE a relevé que son entreprise a réalisé, pour l’année 2017, un chiffre d’affaires de 103 milliards de francs CFA. ‘’Pour le taux de recouvrement, nous sommes à 98,5%. Ce qui veut dire que les Sénégalais paient essentiellement leurs factures d’eau’’, s’est réjoui M. Ball.

Il faut noter que des avancées ont aussi été enregistrées par rapport au rendement de réseau. La SDE est actuellement à 81%. ‘’Ce rendement est un indicateur par lequel toutes les entreprises de distribution de l’eau se comparent. Il renseigne sur l’efficacité de la distribution technique du réseau. Nous avons commencé à 68%, c’est-à-dire qu’en 1995, 32% de la quantité d’eau produite étaient perdus avec les fuites, les vols, etc. Aujourd’hui, nous ne sommes qu’à 19% des pertes’’, a-t-il dit.

Un appel d’offres en vue pour la gestion des eaux

Le contrat entre SDE et l’Etat du Sénégal arrive en échéance en décembre 2018. Pour cette année, le gouvernement a décidé de changer les règles du jeu. Un appel d’offres sera lancé pour l’attribution de la gestion des eaux du pays. ‘’Auparavant, à chaque fin de contrat, on s’asseyait avec l’Etat et il y avait des négociations pour faire le bilan et corriger les points qui ont fait objet de manquement ou à améliorer. Maintenant, l’Etat a décidé de lancer un appel d’offres. On va en compétition. Toutefois, nous sommes confiants et très sereins. Nous pensons qu’avec ce bilan, ce travail, il n’y a pas de raisons pour que nous ne soyons pas là, à la fin de cette compétition’’, a confié le Dg de la SDE.

Il faut souligner que les parts de l’entreprise sont réparties entre 4 groupes. L’industriel panafricain Eranove  en détient la majorité avec 57,8%, les privés sénégalais 32,2%, 5% pour l’Etat et 5% pour les salariés. D’ailleurs, c’est la gestion de ses parts qui est à l’origine, selon M. Ball, du mouvement d’humeur noté cette semaine au sein de l’entreprise. ‘’L’intersyndicale, son argument, c’est la participation au conseil d’administration. Aujourd’hui, le personnel en est membre, et est actionnaire à hauteur de 5%. Ils ont déjà rencontré le ministre de l’Hydraulique qui a bien ouvert la discussion. Il n’a pas fait de plainte particulière sur les conditions de travail. Parce que nous avons fait beaucoup de négociations d’amélioration de ces conditions. La question n’est pas forcément compliquée. Mais nous allons continuer à travailler avec le ministère de l’Hydraulique pour trouver une solution’’, a-t-il rassuré.

MARIAMA DIEME

 

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