Publié le 16 Nov 2015 - 15:08

Qui sont les kamikazes identifiés?

Une photo d’Abdeslan Salah diffusée par la police française qui a émis un mandat de recherche ce dimanche 15 novembre 2015. 

 

Au moins trois des auteurs des attentats de vendredi à Paris ont été identifiés ce dimanche soir. Tous les trois sont des Français ayant un lien avec la Belgique. Parmi eux, Omar Ismaïl Mostefaï, qui s’est fait exploser au Bataclan. Bilal Hadfi, Français âgé de 20 ans, s’est pour sa part fait exploser près du Stade de France. Les polices françaises et belges recherchent également Salah Abdeslam, membre d’une fratrie de trois dont l’un des membres - Brahim Abdeslam - s’est fait exploser devant un restaurant sans faire de victime.

 

Sur les sept terroristes tués vendredi soir, trois ont été identifiés formellement à ce stade de l’enquête.

■ Ismaïl Omar Mostefaï : l'un des meurtriers du Bataclan

Son nom a été dévoilé dès samedi par le procureur de Paris, François Molins. Il faisait partie de l’équipe de terroristes qui s’est attaquée au Bataclan à partir de 21h40, heure de Paris, vendredi soir. C’est là qu’il s’est fait exploser. C’est celui sur lequel les enquêteurs disposent, actuellement, du plus d’informations.
Agé de 29 ans, ce ressortissant français est né à Courcouronnes, dans l’Essonne en région parisienne. Il a également vécu à Chartres avec ses parents, ses trois frères, ses deux sœurs et sa femme. Il est le père d’une fille née en 2010.

C’est à Chartres qu’il se serait radicalisé en fréquentant un islamiste radical marocain venant de Belgique, qu’il aurait rencontré à la mosquée de la proche commune de Lucé. Il était connu des services de police pour huit condamnations de droit commun entre 2004 et 2010, sans jamais être condamné à des peines de prison ferme. Il faisait l'objet d'une fiche « S » dressée en 2010 pour s'être rendue en Turquie et (peut-être) en Syrie. Selon le procureur de Paris, il n’aurait jamais été impliqué dans un dossier terroriste auparavant. Sept de ses proches sont actuellement en garde à vue en France.

Les deux autres membres du commando terroriste qui s’est attaqué à la salle de spectacle du Bataclan n’ont, pour le moment, pas été identifiés.

■ Bilal Hadfi, 20 ans : un des trois kamikazes du Stade de France

Le second terroriste identifié est l’un des trois kamikazes qui se sont fait exploser près du Stade de France à 21h20, 21h30 et 21h53, vendredi soir. Ce Français âgé de 20 ans se nomme Bilal Hadfi, selon une source proche de l’enquête citée par l’Agence France-Presse. Il aurait résidé en Belgique. Selon le Washington Post, l’individu aurait combattu au sein de l’organisation Etat islamique, en Syrie.

Le passeport d’un Syrien ayant été enregistré sur l’île de Lesbos, en Grèce, puis en Serbie où son détenteur aurait fait une demande d’asile, a également été trouvé près du corps de l’un des kamikazes qui se sont fait exploser près du Stade de France. Le nom figurant sur le passeport est celui d’Ahmad al Mohammad, âgé de 25 ans. Mais les enquêteurs français se montrent extrêmement prudents et se refusent pour l’instant à faire le lien entre ce passeport et le kamikaze.

■ Les frères Abdeslam, au centre de l'enquête

Le troisième kamikaze dont le corps a pu être identifié est Brahim Abdeslam, un Français de 31 ans résidant en Belgique, qui s'est fait exploser devant un bar du boulevard Voltaire, sans faire de victime. Les enquêteurs s’interrogent encore sur la raison de cet attentat « isolé » par rapport aux autres attaques menées par les trois équipes distinctes dont les contours se dessinent à mesure que l’enquête avance.

Brahim Abdeslam est membre d’une fratrie de trois qui est au centre des recherches. L’un de ses deux frères, Mohammed, a été interpellé à Molenbeek. Il est actuellement en garde à vue à Bruxelles. Par ailleurs, la police judiciaire française a lancé un appel à témoin concernant son autre frère, Salah Abdeslam. Ce dernier, ressortissant français, est né en Belgique, à Bruxelles. Il a été brièvement contrôlé par la gendarmerie, près de Cambrai, dans le Nord de la France. Les gendarmes ont relevé son identité, mais ont laissé repartir la voiture, avec trois occupants à bord, avant de réaliser que son nom apparaît dans l’enquête sur les attentats.

Reste la « troisième équipe », celle qui a mené les trois attaques contre plusieurs restaurants dans l’Est parisien. Pour l’instant, aucune information sur l’identité de ses membres n’est encore connue. (rfi.fr)

Bernard Cazeneuve veut dissoudre les mosquées radicales

La mesure sera étudiée prochainement en conseil des ministres a annoncé le ministre de l'Intérieur.

Une disposition pour la dissolution des mosquées radicales sera étudiée prochainement en conseil des ministres, a annoncé dimanche le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, deux jours après les attentats de Paris et l’instauration de l’état d’urgence. ‘’L’état d’urgence, c’est la volonté, à travers la prorogation et la révision de la loi de 1955, de pouvoir de façon ferme et déterminée procéder à l’expulsion de ceux qui doivent être expulsés parce qu’ils prêchent la haine en France, qu’ils ont été engagés ou qu’on soupçonne l’engagement dans des actions à caractère terroriste, a déclaré le ministre sur France 2. «Ça veut dire aussi, j’ai engagé des démarches en ce sens et il y aura une délibération en conseil des ministres, la dissolution des mosquées dans lesquelles des acteurs appellent ou profèrent la haine. Tout cela doit être mis en œuvre dans la plus grande fermeté’’, a-t-il poursuivi.

Bernard Cazeneuve a également rappelé «l’augmentation très significative des moyens» des services de renseignement avant même les attentats de vendredi, avec notamment «1 500 emplois créés», «près de 233 millions d’euros investis» et «des nouvelles dispositions législatives».

«Est-ce que dans le contexte de guerre que nous vivons, il faut aller au-delà ? La réponse a été donnée par le Président et le Premier ministre: oui, il le faut. L’état d’urgence donne des moyens: assignations à résidence, perquisitions... Ces moyens seront entièrement et pleinement utilisés», a-t-il ajouté. «Quelles que soient les précautions que nous prenons face à des barbares qui ont déclaré la guerre, le risque zéro n’existe pas», a-t-il rappelé, en assurant que «cette guerre sera gagnée par la République française, par la démocratie, en raison des valeurs que nous portons et de la fermeté que nous portons à notre action», a-t-il assuré.

Il a exhorté les Français «à continuer à vivre», «parce que ce que les terroristes veulent nous imposer par l’effroi, c’est le refus de vivre comme nous l’avons fait jusqu’à présent avec notre modèle de civilisation, notre amour de la liberté, de la culture, du vivre ensemble».

(Liberation.fr)

 

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