Publié le 8 Nov 2018 - 19:22
RÈGLEMENT DE LA DETTE DE L'ETAT AUX INSTITUTS PRIVÉS

250 étudiants dans les rues de Mbour

 

Les étudiants des écoles privées de Mbour veulent regagner les classes. Hier, ils ont organisé une marche pacifique pour crier leur ras-le-bol de ne pouvoir étudier depuis un mois.

 

Les étudiants orientés dans les instituts privés ont exprimé, hier, leur mécontentement contre l’Etat. Ils ont été plus de 250 à battre le macadam, à Mbour, parce que, depuis un mois, ils sont renvoyés de leurs instituts. Ils ont arpenté les rues de la ville en accusant l'État d'avoir une posture ‘’déshonorante’’ pour eux et leur avenir. Etudiante en Licence III à l'Institut supérieur de santé, Soda Guèye explique : ''Depuis le 5 du mois dernier, nous sommes restés sans faire cours. Nos établissements respectifs nous refusent l’accès, parce que l’Etat du Sénégal n’arrive pas à éponger la dette qu’il leur doit. L’Etat du Sénégal doit régulariser notre situation pour qu’on puisse retourner dans nos instituts. Depuis le 15, nous ne faisons plus cours. Cela fait 3 ans que nous sommes dans les instituts qui, pour l’intérêt des étudiants, ont accepté de souffrir financièrement, mais toute chose à une limite'', fulmine l’étudiante.

Les manifestants ont marché du stade Caroline Faye à la préfecture. Ceci pour déplorer cette situation dans laquelle ils sont confinés. Samba Touré, excédé, prévient que si rien n’est fait, des ''méthodes discourtoises ne seront pas écartées''. ‘’Jusqu’à présent, nous avons opté pour le dialogue, parce que nous sommes optimistes et nous osons croire que l’Etat va réagir, après cette marche, pour essayer de trouver un terrain d’entente avec ses partenaires, afin que nous puissions continuer nos études sereinement. Nous sommes des jeunes et nous n’accepterons pas que l’Etat crée de la dichotomie'', peste-t-il.

En effet, depuis un mois, ces 250 étudiants vivent dans la hantise de voir leurs études tourner court, car ils n’entrevoient pas une issue. ''Maintenant, une chose est claire, il n’y a pas d’autre alternative qui puisse être possible. Il faut que les gens le sachent. Nous prenons les Sénégalais à témoin, jamais nous n'accepterons que l’Etat nous déverse dans l’université virtuelle. Nous avions choisi les écoles privées, qu’il respecte son engagement envers nous. Au même titre que les étudiants qui sont dans le public, notre avenir n’est pas à hypothéquer. Nous sommes des Sénégalais. Si nous avons accepté d’être orientés dans les instituts privés sans logement, ni restauration, qui sont des dépenses supplémentaires que nos parents et tuteurs prennent en charge, il ne faudrait pas que l’Etat fasse moins’’, souligne Samba Touré.

Sensible à l'inquiétude des étudiants, Alphouseyni Bangoura, adjoint au préfet de Mbour, promet de rendre compte aux hautes autorités. ''La marche a été pacifique. C'est d’ailleurs la raison pour laquelle elle a été autorisée. Je vous dis que je vais rendre fidèlement compte aux autorités supérieures. Nous avons un devoir envers vous et nous n'y dérogerons pas. C’est pourquoi je vous demande de maintenir le contact pour connaitre l’évolution du dossier'', a-t-il déclaré aux étudiants qui lui ont remis un mémorandum.

KHADY NDOYE (MBOUR)

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