Publié le 10 Sep 2012 - 08:05
RÉCUPÉRATION DES BIENS MAL ACQUIS

Me Moussa Félix Sow appelle à une mobilisation citoyenne

 

Les citoyens doivent s’impliquer dans la poursuite contre tous ceux qui se sont enrichis de manière illicite. Dans sa campagne de lutte contre l’impunité, le Forum civil a organisé samedi une conférence au centre culturel Blaise Senghor, sur cette pratique qui est devenue une “culture“ au Sénégal.

 

C’est par une grande mobilisation citoyenne que les biens mal acquis, cachés un peu partout à travers le monde par les anciens dignitaires du régime sortant, peuvent être retrouvés. C’est la conviction de Me Moussa Félix Sow, coordonnateur adjoint du Forum civil, qui appelle à un signal des citoyens pour pousser les autorités à accélérer les audits. “Il y a beaucoup de lenteur dans la question de la récupération des biens mal acquis. Pour que les choses accélèrent, il faut que les Sénégalais se mobilisent pour récupérer ces biens qui nous appartiennent“, fait remarquer Me Sow.

 

Pour lui, la poursuite des anciens dignitaires du régime doit être bien encadrée par les citoyens. Il appelle ces derniers à s’organiser en coalition de sentinelles pour accorder toute la vigilance nécessaire à ces dossiers. A l’occasion de cette campagne nationale contre l’impunité, pour la redevabilité et pour la reddition des comptes, l’avocat, Me Félix Moussa Sow a rappelé que l’impunité et la redevabilité au Sénégal est un problème de système avec un Etat où le chef de l’Etat a trop de pouvoirs. “Tant que les structures continuent telles qu’elles se dessinent aujourd’hui, nous aurons toujours une répétition de l’histoire. Il faut faire en sorte que le chef de l’Etat ne soit plus l’élément central pour pouvoir changer les choses“, propose le coordonnateur adjoint du forum civil.

 

L’impunité, une question de très longue durée

 

Le Pr Ibrahima Thioub, enseignant au département d’histoire, estime que l’impunité n’est ni une question d’individu ni une question de système. C’est pour lui une question de très longue durée qui a connu très peu de rupture. “Entre 1960 à aujourd’hui, à chaque fois que nous avons mis en place un régime, il suscite des espoirs immenses. Mais, au bout de quelques mois, les mêmes pratiques reviennent et l’homme est à nouveau broyé par le système. L’impunité s’est transformée au Sénégal en une culture et en une culture politique“, soutient-il.

 

L’ancien inspecteur d’enseignement, Mody Niang, ne rate pas une occasion de tirer sur la famille Wade quand il s’agit de pratiques d’impunité. “Avant 2000, il y avait de l’impunité au Sénégal. Mais cela a pris de l’ampleur sous les 12 ans de règne d’Abdoulaye Wade“, accuse M. Niang. Il cite entre autres cas d’impunités exercés par Wade, l’attaque contre Talla Sylla, la rénovation de l’avion présidentiel à coût de milliards, le monument de la renaissance, le FESMAN, l’ANOCI.

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

 

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