Publié le 7 Mar 2024 - 21:32
RÉGÉNÉRATION ET DOMESTICATION DES ESPÈCES FORESTIÈRES  ET FRUITIÈRES

Une quarantaine d’acteurs de la Sénégambie méridionale outillés

 

Conscients des effets néfastes de l’action de l’homme et des changements climatiques sur le patrimoine génétique en Sénégambie méridionale,  les acteurs réunis au sein du mouvement panafricain des associations de femmes rurales Nous sommes la solution (NSS) ont décidé, entre autres,  d’orienter  leurs efforts vers la régénération et la domestication des espèces forestières et fruitières ainsi que la promotion des cultures hors sol.

 

‘’C’est une formation que j’ai attendue de longues dates en tant que femme leader qui s’investit dans l’agro-écologie. Elle m’a permis d’acquérir   de nouvelles  connaissances que  je vais  démultiplier  à la base. Je suis très satisfaite’’. Ces propos sont de  Mariama Diadama, coordonnatrice en Gambie du mouvement panafricain des femmes rurales Nous sommes la solution (NSS).  Madame Diadiama membre, par ailleurs, de la Catalunya and De Gambia Fundation s’exprimait  à la fin d’une session de formation organisée au centre Karonghen Wati Naning  de formation et de démonstration des bonnes pratiques agricoles et savoir-faire paysans  de Niaguis.  Kadia James Fernandez, son collègue de la Guinée-Bissau, abonde dans le même sens : ‘’J’ai vu ce genre de pépinières.  J’avoue que je ne savais pas comment les réaliser. Ces nouveaux outils que je viens d’acquérir  sont d’une importance capitale pour nos membres de la Fédération Campanaise Cafo. Une fois de retour, nous allons les démultiplier. Cette formation est très utile pour nous.’’ 

Comme Mariama Diadama, Kadia James Fernandez fait partie de la quarantaine de leaders, techniciens et formateurs membres du mouvement panafricain des femmes rurales Nous sommes la solution à prendre part à une session de formation sur les techniques de production de pépinières forestières et fruitières, mais également sur   les techniques de  culture hors sol (microjardin).

Cette rencontre entre dans le cadre de la mise en œuvre du  Projet d’appui à la régénération et à la domestication des espèces forestières et fruitières  porté par l’ONG Fahamu Africa, en partenariat avec l’Association des jeunes agriculteurs de Casamance (Ajac/Lukkal) grâce au soutien financier de Grassroots International.

Tenu du 27 février au 4 mars derniers, l’atelier vise à capaciter les participants venus de la Casamance, de la Guinée-Bissau et de la Gambie  sur comment produire une pépinière forestière et fructifère, mais également sur la conception de bagues (supports) et la réalisation de cultures hors sol. ‘’Vous savez, l’agroécologie va de pair avec l’agroforesterie. Il est donc important de renforcer, de capaciter nos membres  sur tous ces qui est technique de production de ces espèces forestières et fruitières qui ont une importance capitale dans notre domaine de prédilection qui est  l’agro-écologie ou l’arbre joue un rôle primordial. On ne peut pas véritablement faire de l’agro-écologie sans arbre. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur la domestication des espèces forestières et fruitières qui sont pour la plupart en voie de disparition comme le néré, le maad, le ditak, le baobab ou encore le palmier qui jouent un rôle primordial dans l’alimentation des populations’’, a expliqué Mamadou Danfakha, le chargé de programmes à Fahamu Africa.

Pour Mariama Sonko, la présidente de NSS, la domestication concerne aussi d’autres espèces forestières dites fertilitaires. ‘’Il existe des arbres qui participent à la régénération du sol ainsi que des espèces thérapeutiques que nous devons sauvegarder pour notre santé. Notre option agroécologique n’est pas forcément dans le profit, mais dans la préservation de l’environnement et la sauvegarde du patrimoine génétique’’, a renchéri Mme Sonko.

Selon elle, il s’agit de rendre à la terre ce qu’elle nous donne.

Initiatives communautaires

Le lieutenant  Ibrahima Diassé, chef du Service départemental des eaux et forêts de Ziguinchor, qui prenait part à la rencontre en qualité de consultant, a plaidé pour  la mise en oeuvre d’initiatives communautaires relativement à la régénération et à la domestication des espèces forestières et fruitières. ‘’La préservation de l’environnement, de nos jours, est différente de celle d’il y a trente, voire  quarante ans. Maintenant, il faut impérativement impliquer les populations. Elles  doivent être les premières garantes de cette sauvegarde, pour la simple et bonne raison que ce sont elles qui vivent de et avec la forêt’’, a-t-il souligné. 

Pour lui, il faut  développer des initiatives communautaires allant dans le sens de  la réalisation de projets de protection de l’environnement qui peuvent concerner une espèce emblématique de faune ou de flore.  ‘’Outre l’acceptabilité sociale, les projets qui visent à protéger telle ou telle espèce sont souvent financés par les bailleurs et contribuent à la création d’emplois durables au sein des communautés’’, a-t-il fait savoir.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

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