Publié le 19 May 2012 - 01:55
RÉPRESSION DE L’ENRICHISSEMENT ILLICITE SOUS DIOUF

La terreur mystique

 

Au moment où est mise en place la Cour de répression de l'enrichissement illicite sous Macky Sall, sa devancière jumelle se rappelle aux (bons ou mauvais) souvenirs des Sénégalais.

 

C'est en juillet 1981 que la loi relative à l'enrichissement illicite a été promulguée. Un mois plus tard, les Sénégalais prennent connaissance des membres de cette juridiction d'exception dont l'objectif est de traquer les détenteurs de biens mal acquis.

 

Le décret 81-787 du 5 août 1981 nomme donc à sa tête le magistrat Gilbert André, par ailleurs premier président de la Cour d'Appel. A ses côtés, il y a quatre assesseurs titulaires et quatre assesseurs suppléants qui ont pu également cumuler leurs fonctions. Des présidents de chambre à la Cour d'appel comme Marie-José Ricou Crespin, Mme Magatte Diop, Aly Ciré Bâ, Abdoul Aziz Bâ (actuel président de la Commission de lutte contre la non transparence, la concussion et la corruption, CNLCC)) ont été cooptés comme assesseurs titulaires. Deux conseillers à la Cour d'appel, Papa Samba Bâ et Pape Maguèye Guèye, ont servi en qualité d'assesseurs suppléants, à l'image de Amadou Moctar Samb, conseiller rapporteur à la Cour de discipline budgétaire et Mme Mame Madior Boye, juge au tribunal de 1ère instance de Dakar, ex-futur Premier ministre du Sénégal sous l'ère Abdoulaye Wade.

 

Du côté de la Commission d'instruction de ladite Cour de répression, le président Ibrahima Ndiaye, par ailleurs conseiller à la Cour d'appel, s'appuie sur des compétences avérées pour mener sa mission tant bien que mal (ou tant mal que bien). Il y a comme juges titulaires, deux autres conseillers à la Cour d'appel, Elias Dosseh et Meïssa Diouf en l'occurrence, ainsi que Mme Andrézia Vaz Mbodj, Doyenne des juges d'instruction de Dakar. Quant aux juges suppléants, ce sont Mme Renée Monestier Baro, Biram Dieng, tous deux conseillers à la Cour d'appel, et le Directeur de la justice de Paix de Thiès, Bachirou Niang.

 

Dans ledit décret, la durée de la nomination de Mme Marie José Ricou Crespin et de Mame Madior Boye est fixée à 2 ans.

 

Par ailleurs, en raison du décret n 81-768 du 5 août 1981, la Cour avait nommé un Procureur spécial, en la personne de Youssouph Sakho. Pour le soutenir dans ses tâches, le magistrat Oumar Ndiaye, conseiller intérimaire à la Cour d'appel est nommé Substitut du procureur spécial près de la cour de répression de l'enrichissement illicite.

 

Selon des observateurs, cette trouvaille saluée à l'époque par une bonne partie de la population, s'inscrit alors dans un souci de nettoyer les écuries d'Augias en faisant du principe de bonne gouvernance une règle fondamentale dans le fonctionnement des pouvoirs publics.

 

MATEL BOCOUM

 

Section: