Publié le 30 Apr 2017 - 10:45
RÉSULTATS DES ÉLECTIONS DE REPRÉSENTATIVITÉ

La fin de la récréation syndicale

 

Le champ syndical a longtemps été, dans le secteur de l’Education, comme une cour d’école à l’heure de la récréation. Il y a toujours beaucoup de bruit et des groupes d’élèves de différents niveaux. Les élections de représentativité du 26 avril passé ont mis fin à la pause. Chacun retourne à sa classe.

 

La nuit, les chats sont gris, dit l’adage. Dans le monde syndical aussi, particulièrement dans le secteur de l’éducation, tous les syndicats sont forts et savent, tant qu’il n’y a pas d’élections de représentativité. Mais depuis le scrutin du 26 février dernier, le brouillard se dissipe. Désormais, on sait qui est qui et qui pèse quoi. Même si les résultats du vote ne sont que provisoires, les tendances ne sauraient porter tort à la réalité. Le Saems sort premier, suivi du Cusems qui ont tous les deux atteint le seuil de représentativité, c’est-à-dire les 10%. Reste à savoir si l’UES parviendra à franchir la ligne d’arriver. Ce qui veut dire que pour le moment, les syndicats représentatifs varient entre deux et trois formations.

S’agissant du Saems, il n’est pas seulement sûr de sa victoire, il est convaincu d’être largement au-dessus de tous ses concurrents. Si l’on en croit le secrétaire général, lui et ses camarades sont largement devant. ‘’D’après nos chiffres, le Saems ne peut pas être en deçà de 70%. C’est la preuve que le Saems est la première force du moyen-secondaire. Ces élections viennent confirmer les résultats obtenus lors des élections du CAP/CD’’, se félicite Saourou Sène. Un succès qu’il explique par la structuration du syndicat, sa massification (nous réclamons 15 000 agents, déclare-t-il) et surtout les acquis obtenus grâce à la lutte menée soit en solo, soit dans le cadre du Cusems originel qui a connu une scission en 2009.

Du côté des camarades d’Abdoulaye Ndoye, l’on évite de donner des statistiques pour le moment. Ndongo Sarr déclare que les chiffres que détient le syndicat peuvent évoluer. ‘’Nos représentants ont des réclamations. Il y a eu beaucoup d’irrégularités. Il faut donc prendre le temps d’affiner les résultats pour avoir des chiffres incontestables’’, tempère-t-il. La commission électorale nationale devrait certainement examiner les procès verbaux la semaine prochaine, avant les résultats officiels. Cependant, le Cusems est déjà sûr d’une chose, c’est qu’il a relevé le défi de la représentativité. Ce qui n’est pas évident, selon Ndongo Sarr, au vu de la stratégie déroulée par le pouvoir pour lui barrer la route. ‘’En nous asphyxiant, le gouvernement a voulu nous empêcher d’être à la table de la représentativité. Mais la méchanceté a un effet boomerang. Aujourd’hui, ce sont les syndicats qui lui sont proches qui risquent d’en pâtir’’, nargue-t-il.

Appel à l’unité

Par ailleurs, même si le successeur de Mamadou Lamine Dianté ne cache pas sa satisfaction, il n’a pas manqué d’appeler les autres syndicats à une unité d’action. ‘’C’est un appel fraternel que je lance, car c’est seul dans l’unité que nous pouvons gagner les combats’’, souligne-t-il. Il pourrait bien y avoir un écho favorable du côté du Cusems. En effet, là aussi, on pense déjà aux préoccupations des enseignants. Ndongo Sarr assure que le combat sera mené, sans faiblesse. ‘’Nous assumerons notre responsabilité. Nous allons montrer aux enseignants qu’ils ont raison de nous faire confiance’’, promet-il. Il s’y ajoute que les deux entités ont mené ensemble la lutte, bien qu’étant dans des cadres différents.

Reste à définir les modalités de l’unité. Car si le Saems se voit loin devant ses adversaires, le Cusems lui ne retient qu’un seul critère : la représentativité. De l’avis de Ndongo Sarr, à partir du moment où un syndicat a le nombre de voix requis, il a les mêmes droits qu’un autre qui a largement dépassé le seuil. ‘’Si vous avez 10%, vous avez les mêmes prérogatives que n’importe qui’’, précise-t-il.  

BABACAR WILLANE

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