Publié le 5 Jul 2016 - 23:13
RAPPORT 2014 DE LA COUR DES COMPTES

Fraude dans le plan Sésame

 

La Cour des comptes rapporte, dans son rapport 2014 rendu public vendredi dernier, que des cas de fraudes ont été constatés dans le plan Sésame de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES). Des non-ayants droit bénéficient du plan dans les hôpitaux à cause du manque de suivi.

 

Il y a de la fraude dans le plan Sésame. C’est le médecin-chef du centre médico-social de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) qui en fait la révélation, dans le rapport 2014 de la Cour des comptes. Ce dernier, interrogé par les contrôleurs de la Cour, dévoile que dans certains hôpitaux, des personnes ont bénéficié du plan Sésame de l’IPRES, alors qu’elles n’y avaient pas droit. Dans le même ordre, le médecin-chef révèle aux contrôleurs de la Cour des comptes que ‘’certains hôpitaux ont été, après vérification, redressées pour des raisons de surfacturation’’.

En outre, d’autres manquements ont été notés dans ce plan qui prend en charge les personnes du troisième âge dans les hôpitaux. La Cour des comptes rapporte, dans son document, que ‘’l’IPRES ne fait aucun suivi et n’a aucune maîtrise de ce plan’’. Pour preuve, le rapport note qu’en 2010, l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal a donné  167 500 000 F Cfa à divers hôpitaux. Mais la Cour a constaté que deux ans après, ‘’aucune justification n’a été fournie à l’IPRES’’ par ces structures sanitaires. Ce manque de suivi, d’après la Cour, a été confirmé par ‘’la constatation sur la comptabilité de 2012 de l’enregistrement des factures datant de 2006’’. ‘’Pour un meilleur suivi de ce plan, l’IPRES doit mettre en place une comptabilité auxiliaire de tous les hôpitaux bénéficiaires et leur exiger de faire parvenir, dans les délais requis, les factures et les situations exactes des bénéficiaires’’, conseille la Cour des comptes dans son rapport.

En plus du plan Sésame, des griefs sont aussi constatés dans la gestion de la comptabilité de cet organe. D’après le rapport 2014 de la Cour des comptes, les contrôleurs ont décelé ‘’beaucoup d’insuffisances dans la comptabilisation des opérations de l’IPRES’’. À titre d’exemple, les vérificateurs de la Cour rapportent que c’est dans le compte 70 ‘’Produits techniques’’ que devraient être enregistrées les majorations, les cotisations et les pénalités de retard. Mais les vérificateurs ont constaté que les produits techniques ne sont pas enregistrés à ce compte, entre 2008 et 2010. ‘’Ils sont passés au débit du compte 5 ‘’Trésorerie’’ par le crédit du compte 415 ‘’cotisants’’.  Fin d’année, pour avoir le chiffre d’affaires dans les états financiers, la Comptabilité extourne de façon extra comptable le compte 415 au compte 70’’, dénonce la Cour des comptes dans son rapport 2014.

L’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) était, entre 2008 et 2012, la vache laitière du ministre du Travail. Ce dernier a pompé plus de 8,3 millions de F Cfa à l’IPRES pour des tickets de bons de carburant, l’achat de billets pour le pèlerinage à la Mecque, l’organisation de séminaires à Saly, rapporte la Cour des comptes. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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