Publié le 3 Jul 2016 - 02:20
RAPPORT 2014 DE LA COUR DES COMPTES

Le ministre du Travail et l’appui en carburant de l’IPRES

 

Dans son rapport 2014, la Cour des comptes rapporte qu’un ministre du Travail à l’époque a demandé avec instance à l’IPRES des appuis en carburant. Le Directeur de l’IPRES et le président du Conseil d’administration ont fini par céder à la pression de leur ‘’boss’’.

 

Un ministre du Travail qui insiste pour que l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (IPRES) lui apporte des appuis en carburant payés par chèques. C’est l’ancien Directeur général de le l’IPRES qui a fait la confidence aux contrôleurs de la Cour des comptes. Dans son rapport 2014, la Cour des comptes rapporte : ‘’Concernant les chèques destinés à l’appui en carburant, l’ancien Directeur général, Alassane Robert Diallo, tout en reconnaissant qu’une telle prestation n’est pas prévue dans la convention IPRES/Etat, précise que c’est sur insistance du ministre du Travail de l’époque qu’il a accédé à sa demande en accord avec le PCA’’. Ce ministre de revenir encore à la charge pour demander des appuis ponctuels à l’IPRES pour l’organisation de séminaires et ateliers, de même que l’octroi de billets et d’indemnités de missions à certains partenaires sociaux’’. En somme, le ministère de tutelle a soutiré à l’Institution de prévoyance retraite la somme de 8,3 millions de F CFA pour mener ses activités.

En outre, la Cour des comptes qui a effectué un contrôle à l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal, pour les exercices de 2008 à 2012, a aussi décelé d’autres dysfonctionnements. Il s’agit notamment de ‘’la faiblesse de l’activité de contrôle’’. La Cour a constaté qu’à Dakar et même dans les autres régions du pays, l’IPRES ne contrôle presque pas les entreprises pour ‘’s’assurer du respect de leurs obligations en matière de sécurité sociale’’. ‘’Le contrôle d’assiette et d’effectif est quasi-inexistant dans les activités de l’IPRES. A titre illustratif, l’agence de Pikine n’y a jamais procédé, privilégiant ainsi le contrôle de recouvrement’’, déplore la Cour des comptes.

Des cas de fraude sont aussi révélés dans le rapport 2014 de la Cour des comptes. Ces fraudes concernent les liquidations des pensions, rapporte le document. Les auteurs de ces actes, d’après la Cour des comptes, procèdent à ‘’une augmentation du nombre de points acquis de manière à faire bénéficier à un allocataire d’une pension largement supérieure à celle à laquelle il a droit’’. Après que l’agent C. S a été pris en flagrant délit, l’audit qui a suivi cette affaire a permis de déceler ‘’plusieurs autres cas de fraudes pour un préjudice total de 11 millions 476 677 F CFA’’.

Dans ses recommandations, la Cour propose des poursuites pénales contre les agents auteurs de malversations.

A. NG. NDIAYE

 

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