Publié le 13 Nov 2012 - 08:00
RAPPORT ANNUEL 2010 DE LA SENELEC

Entre des états financiers déficitaires et un personnel vieillissant

 

L'activité industrielle, la gestion des ressources humaines ainsi que les résultats financiers ont été les points forts du rapport annuel 2010 de la Société nationale d'électricité (SENELEC).

 

La Société nationale d'électricité (SENELEC) présente des états financiers déficitaires pour l'exercice 2010. Cette conclusion des commissaires aux comptes figure dans le rapport annuel 2010 de la société d'électricité, dont EnQuête détient copie. Ces états finanaciers font apparaître un résultat net déficitaire de plus de 55 milliards de francs Cfa contre un résultat bénéficiaire de 5,9 milliards de francs Cfa pour l'année 2009.

 

Deux éléments expliquent la forte dégradation du résultat net entre les deux exercices. Il s'agit de l'augmentation de 66,2 milliards de francs Cfa des achats de matières premières et fournitures liées principalement à la hausse des prix des combustibles, entre les deux exercices. L'autre facteur qui explique ce résultat reste la baisse d'un montant de 11,4 milliards de francs Cfa des compensations financières reçues de l’État pour gel des tarifs comptabilités en subvention d'exploitation.

 

50 milliards de dettes fournisseurs

 

Ainsi donc, compte tenu des ''l'importance de la perte enregistrée'' sur l'exercice 2010, les états financiers de la SENELEC font ''ressortir une situation financière dégradée avec un fonds de roulement négatif de 6,783 milliards de francs Cfa et une augmentation des dettes fournisseurs de 50,673 milliards de francs Cfa par rapport à l'exercice 2009''. Selon le rapport des commissaires aux comptes, la situation financière de la SENELEC reste difficile et marquée par des déséquilibres entre ''les besoins de financement à court et moyen terme et les ressources financières disponibles''. Et ceci a entraîné des difficultés notables ''à financer les achats de combustibles qui permettaient d'atteindre des niveaux de production pouvant permettre de faire face à la demande''.

 

Selon le rapport 2010, ''l'énergie totale produite s'élève à 2618 Gwh contre 2489 Gwh en 2009, soit une croissance de 5,2% (128,5 Gwh)''. Sur ces 2618 Gwh, les 1800 (69%) sont produits par les centrales de la SENELEC, selon le rapport. Le reste étant fourni par les achats d'énergie auprès des producteurs indépendants d'électricité (Kounoune Power, GTI, Manantali) et de certaines grandes sociétés sénégalaises (ICS, SUNEOR, SOCOCIM), ou la location de groupes.

 

19% de l'effectif âgé ont entre 46 et 50 ans

 

De façon générale, la SENELEC a consommé 381 228 tonnes de fuel en 2010, soit 24 123 tonnes de moins qu'en 2009 –8,5%), contre une prévision de consommation de 408 090 tonnes. Ces achats de combustibles ''ont atteint un montant de 200,5 milliards de francs Cfa contre 134,3 milliards en 2009, soit une hausse de 66,2 milliards de francs Cfa''. Selon le rapport, le budget 2010 prévoyait de dépenser 141,2 milliards de francs Cfa pour l'achat de combustibles. Ce qui fait que la SENELEC a fait un dépassement de 59,3 milliards de francs Cfa (+42%) sur cette rubrique. Selon toujours le rapport, 85% des recettes de la SENELEC sont englouties dans les dépenses de combustibles.

 

Dans un autre domaine, le personnel de la SENELEC est vieillissant, selon le rapport. En effet, sur un personnel de 2556 agents au 31 décembre 2010, la majeure partie de l'effectif (19,7%) est âgée entre 46 et 50 ans, ajouté à cela au nombre d'agents de plus de 55 ans qui connaît une hausse de 3,9% (292 contre 281 en 2009). Cependant, les jeunes occupent une place importante avec une légère hausse de la tranche d'âge comprise entre 20 et 45 ans. Elle passe de 1245 à 1265 agents, soit une hausse de 1,6% par rapport à l'année 2009.

 

Par ailleurs, en 2010, les Sénégalais ont connu beaucoup de délestages. Et ceci n'a pas manqué d'être mis en relief dans le rapport. Ce dernier admet que la demande énergétique n'a été satisfaite qu'à 94% du fait du manque de combustibles. Cette non satisfaction de la demande a été aussi ressentie au niveau de la distribution avec une dégradation de la qualité de service consécutive à de nombreuses interruptions de service dues aux incidents de réseaux et aux délestages.

 

AMADOU THIAM

 

 

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