Publié le 24 Oct 2018 - 21:10
RAPPORT DE HWR SUR LES ABUS SEXUELS A L’ECOLE

Serigne Mbaye Thiam contre-attaque  

 

Après la polémique suscitée par le rapport de Human Rights Watch (Hrw), le ministre de l’Education nationale est encore monté au créneau. Hier, sur le plateau du journal de 20 h de la Rts, Serigne Mbaye Thiam a porté la réplique aux défenseurs des Droits de l’homme. Il s’est inscrit dans la même logique que certains acteurs de l’éducation, en minimisant l’ampleur des harcèlements sexuels à l’école et contester, par la même occasion, la méthode utilisée.

D’emblée, le ministre a expliqué qu’il n’est pas contre l’étude, parce que le gouvernement est ouvert à toute initiative visant la protection des filles à l’école, puisqu’un programme est mis en place à cet effet. En revanche, ce qu’il ne peut pas admettre, c’est ce que le rapport parle d’un phénomène ‘’ancré, généralisé et impuni’’. A cet effet, il a déploré que l’étude soit réalisée dans 4 régions sur les 14 que compte le Sénégal, mais également avec 142 entretiens et 122 discussions de groupe. Selon son analyse, l’autre argument qui prouve la faiblesse de l’étude, c’est que sur les 142 personnes interrogées, le nombre de victimes n’est pas précisé pour qu’on puisse avoir un pourcentage. Mais, à la place, regrette-t-il, l’Ong se contente seulement de relayer les témoignages.

Outre la méthode utilisée, M. Thiam réfute ‘’catégoriquement’’ la généralisation et l’impunité alléguées. ‘’S’il existe un seul cas, il est condamné, car cela ne peut pas être toléré. C’est faux lorsqu’ils disent qu’il est rare de voir des suites judiciaires et que les cas sont sanctionnés très rarement’’, martèle le ministre.  Soulignant, au passage, que l’école est le reflet de ce qui se passe dans les maisons, les lieux de travail, la rue et autres, M. Thiam précise que lorsqu’il y a un cas avéré d’abus sexuel, le ministère prend les décisions idoines. A titre illustratif, il a révélé avoir, il y a trois ans, relevé un inspecteur. Ce dernier avait pu échapper à des  poursuites judiciaires qu’à la suite d’un arrangement avec la famille de la victime. ‘’Le gouvernement n’est pas laxiste. C’est pourquoi nous avons un programme et l’Etat, notamment les ministères de l’Education et de la Justice, sanctionnent’’.

Par ailleurs, Serigne Mbaye Thiam a relevé une différence d’approche entre Hrw et le gouvernement sénégalais, concernant la question de l’éducation sexuelle. Il a noté que le Sénégal est critiqué par Hrw parce qu’il véhicule l’abstinence comme principal message. ‘’Ils veulent un autre message pour qu’on puisse parler d’éducation sexuelle des enfants. Mais nous avons choisi l’éducation à la santé de la reproduction des jeunes, d’autant plus que le contexte de notre pays ne nous le permet pas. Donc, Hrw ne peut pas nous critiquer pour cela’’.

 

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