Publié le 10 Jun 2015 - 22:02
RAPPORT DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE DE 2014

9 200 prisonniers à cause de la drogue

 

‘’Mobilisons-nous pour une école à l’abri de la drogue’’, c’est le thème de la 28e édition de la semaine nationale de sensibilisation et de mobilisation sur les drogues, lancée hier dans le département de Pikine, par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique Abdoulaye Daouda Diallo. En marge de cette cérémonie, Babacar Diouf, représentant de l’office des Nations unies contre les drogues (UNODC), a fait des révélations sur le dernier rapport de l’administration pénitentiaire. En 2014, sur les 36 028 personnes incarcérées, les  9 200, soit 25,6%, l’ont été pour trafic, détention et/ou usage de drogue. Fort de ces chiffres, il estime qu’il urge d’appuyer sur la prévention et la prise en charge socio-sanitaire des détenus qui sont dans les différentes prisons que compte le Sénégal. Il renseigne par ailleurs qu’un centre de prise en charge intégrée des addictions, une première du genre en Afrique de l’ouest, a été ouvert à Dakar, pour une meilleure prise en charge de la dépendance des drogues pour toutes les couches sociales.

Le ministre Abdoulaye Diallo, par ailleurs président du comité interministériel de la lutte contre la drogue, s’est lui appesanti sur l’usage de la drogue en milieu scolaire. ‘’Déjà, une étude réalisée en 2007 par l’ONUDC, en partenariat avec la division contrôle médico-scolaire (DCMS), sur l’usage des drogues au niveau du 1er cycle de l’enseignement général et technique dans 5 IDEN (inspection départementale de l’éducation nationale) et de l’IA (inspection d’académie), révélait que sur un échantillon de 3 100 élèves (dont 51,6 garçons et 48,4% de filles), 7% ont fumé du tabac, 1,4% du cannabis, 5,9% ont bu de l’alcool et moins de 2% ont consommé ou inhalé de l’héroïne, ou de la cocaïne’’. Selon Abdoulaye Diallo, le phénomène est très préoccupant et son impact sur le système éducatif peut être désastreux, si l’on n’y prend pas garde.

A ce propos, Babacar Diouf précise que l’usage des drogues pose 4 formes de problèmes : les drogues sont source d’insécurité pour les individus et les communautés ; elles ruinent les économies, menacent la paix sociale et sont parmi les causes de mortalité et de morbidité. ‘’Il faut que les acteurs de l’école veillent à ce que la priorité soit accordée aussi bien aux missions pédagogiques qu’aux fonctions éducatives et que des modules axés sur l’éducation à la prévention des conduites additives soient intégrés dans les curricula’’, a invité Abdoulaye Daouda Diallo.  

CHEIKH THIAM

 

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