Publié le 25 Dec 2012 - 05:05
RAPPORT DE REPORTERS SANS FRONTIÈRES

2012, une année meurtrière pour les journalistes

 

Le rapport annuel de reporters sans frontières sur la liberté de la presse est publié. 88 journalistes ont été tués en 2012. Un chiffre historique.

 

Véritable année noire pour les acteurs de l'information. C'est ainsi que peut être considérée l'année 2012 au regard du nombre impressionnant de journalistes assassinés. Reporters sans frontières (RSF) a élaboré le bilan des tueries, agressions, emprisonnements ou encore menaces dont sont victimes les professionnels de l'information. Ainsi, le rapport fait état de 88 journalistes et 47 citoyens-journalistes tués. ''L’année la plus meurtrière pour les journalistes depuis la première publication du bilan annuel de Reporters sans frontières en 1995'', a constaté l'organisation dans un communiqué de presse reçu à EnQuête.

 

En 2011, 67 journalistes ont été tués. Le nombre le plus élevé avant celui de cette année a été enregistré en 2007 avec 87 pertes. ''Les 88 journalistes qui ont perdu la vie en 2012 en lien avec leur activité ont été victimes de la couverture de conflits ou d’attentats, ou assassinés par des groupes liés au crime organisé (mafia, narcotrafic, etc.), des milices islamistes ou sur ordre d’officiels corrompus'', rapporte le communiqué.

 

Pour RSF, ''le nombre historiquement élevé de journalistes tués en 2012 est principalement imputable au conflit en Syrie, au chaos en Somalie et à la violence des Talibans au Pakistan. L’impunité dont jouissent les auteurs d’exactions encourage la poursuite des violations des droits de l’Homme, en particulier de la liberté de l’information”, a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières cité par le communiqué. En plus de ces trois pays, le Mexique et le Brésil sont aussi des zones très meurtriers pour les journalistes. A l'origine, une guerre tribale. Ailleurs, les sorts des journalistes sont scellés par les narcotrafiquants.

 

«L’Érythrée, la Turquie de l'Afrique»

 

Le nombre de journalistes agressés a lui régressé en 2012. De 1044 en 2011, RSF a enregistré 879 cette année. Au nom de la lutte contre le ''terrorisme'', la Turquie est la plus grande prison au monde pour les journalistes. La Chine, elle, continue à emprisonner des journalistes et à des peines lourdes pour ''subversion'' ou ''diffusion de secrets d’État''. Selon RSF, l’Érythrée est la ''Turquie'' de l'Afrique avec 28 journalistes emprisonnés. Véritable ''enfer carcéral'', les journalistes n'y ont plus de droits, torturés et coupés du monde.

 

La liberté de la presse est également en nette régression en Iran depuis la prise de pouvoir contestée de Mahmoud Ahmedinejad. Les journalistes purgent une peine double en Iran : ''ils sont privés de liberté et leurs proches font régulièrement l’objet de menaces, brimades et représailles s’ils osent parler à la presse. C’est également le cas pour ceux qui ont été libérés, menacés et souvent privés du droit de travailler suite à des pressions sur les médias qui les emploient''. En Syrie, la guerre civile fait beaucoup de dégâts, avec beaucoup d'emprisonnements de journalistes cette année. A côté de ces chiffres inquiétants se distinguent d'autres qui le sont aussi. 1993 acteurs de l'information ont été soit agressés soit menacés, 38 autres ont été enlevés et 73 ont fui leurs pays.

 

BIGUÉ BOB

 

 

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