Publié le 22 Feb 2019 - 02:22
RAPPORT DU CABINET SYNCHRONIX, APRES 2 SEMAINES DE CAMPAGNE

La gouvernance et l’économie au cœur des discours des candidats 

 

Pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, les cinq candidats à la Présidentielle ont parcouru le pays et dévoilé leurs visions pour mettre le Sénégal sur la voie du développement. Mais, selon le rapport de suivi de la campagne présidentielle du cabinet Synchronix, dont ‘’EnQuête’’ a reçu une copie, la gouvernance et l’économie restent les thématiques majeures qui ont été abordées pendant les deux premières semaines.

 

Plusieurs thématiques ont été abordées par les cinq candidats, durant les deux premières semaines de la campagne électorale pour la Présidentielle du 24 février prochain. Dans son rapport de suivi de ce processus, le cabinet Synchronix informe que la thématique la plus évoquée est la gouvernance. Elle représente 17,8 % des thématiques globales. ‘’Elle a été abordée à 98 % par les candidats de l’opposition qui ont relevé une mal gouvernance sous plusieurs formes (absence de reddition des comptes, corruption, détournement, mauvaise gestion des ressources naturelles, etc.). Cette thématique apparaît principalement dans les discours de Madické Niang, Idrissa Seck et Ousmane Sonko’’, renseigne le document dont ‘’EnQuête’’ a reçu une copie.

En réalité, sur la question de la gouvernance, les candidats Ousmane Sonko (28 %), Madické Niang (27,8 %) et Idrissa Seck (26,4 %) ont été les ‘’plus prolixes’’. Ils ont dénoncé, de manière acerbe, toutes les fautes de gestion dans plusieurs secteurs de la vie socioéconomique. ‘’Issa Sall (13,9 %) a bien évoqué la gouvernance dans la première semaine de campagne, avant de voir l’occurrence avec laquelle il faisait référence à cette thématique décliner au fur et à mesure. Les évènements de Tambacounda n’y sont peut-être pas étrangers’’, estime-t-on dans le rapport. Par ailleurs, Macky Sall a ‘’peu parlé’’ de gouvernance. Il a évoqué de nombreuses performances dans plusieurs secteurs, mais est resté presque muet à ce sujet. Les rares fois où il a fait référence à la gouvernance, le cabinet Synchronix soutient qu’il en a parlé de façon ‘’plus ou moins laconique’’.

En dehors de la gouvernance, le rapport de Synchronix relève que les candidats ont insisté sur l’économie. Dans l’opposition, cette thématique a été abordée en termes d’offre économique à 15,8 %. ‘’En effet, les candidats de l’opposition ont soulevé des carences du régime sortant et ont fait des offres qu’ils jugent plus à même de répondre aux besoins prioritaires des populations. Il est cependant important de noter qu’au cœur des offres économiques des candidats de l’opposition, se trouve l’industrialisation comme moyen de produire des richesses et d’absorber la main-d’œuvre majoritairement constituée de jeunes à la recherche d’emploi’’, lit-on dans le rapport.

La même source souligne que les candidats Issa Sall et Ousmane Sonko en ont fait leur ‘’cheval de bataille’’. Il est rapporté dans le document qu’Ousmane Sonko est, après Macky Sall, le candidat qui a le plus parlé d’économie (21,5 %). Il est suivi par Madické Niang et Issa Sall (18,3 %). Idrissa Seck est le candidat dont le discours regorge le moins de propos renvoyant à l’économie.  En fait, le candidat Macky Sall a mis l’accent sur les performances atteintes en matière économique (7,2 %) avec un taux de croissance en hausse, des infrastructures, l’amélioration de l’environnement économique ayant eu comme impact l’attrait de nombreux investisseurs, etc.

Dans la perspective d’une industrialisation souhaitée par tous les candidats, le cabinet affirme que la formation et l’emploi des jeunes ont été abordés par les différents protagonistes, notamment Ousmane Sonko (30 %), Madické Niang (26,7 %) et Macky Sall (23,3 %). ‘’La récurrence de cette thématique dans le discours d’Issa Sall, comparée aux autres candidats, est assez faible (3 %), tandis qu’Idrissa obtient 16,7 % du total des propos faisant référence à la formation et à l’emploi des jeunes’’, rapporte le document.

Toutefois, il précise que les points de vue des différents candidats ‘’convergent vers la nécessité’’ de mettre en place une politique de formation et d’emploi ‘’adéquate’’. Mais aussi de créer les conditions pour que cette main-d’œuvre puisse être absorbée dans les différents secteurs de l’économie (agriculture, élevage, industrie, etc.).

Les services sociaux de base, ‘’le cadet des soucis’’

Ainsi, la dernière thématique du trio de tête concerne les services sociaux de base. Autant l’opposition en parle en matière ‘’d’insuffisance et de défaut d’orientation’’, notamment les candidats Idrissa Seck et Madické Niang, autant le candidat Macky Sall loue ‘’les améliorations notées’’ depuis sept ans, grâce à ses programmes de développement. Sur ce, le candidat Macky Sall est considéré comme le ‘’plus prolifique’’ de tous les candidats réunis, avec 24,7 %. Il a fait état d’un ensemble d’améliorations dans ce domaine que ses services compétents ont réalisées. Arrivent ensuite Madické Niang (23,3 %), Ousmane Sonko (21,9 %) et Idrissa Seck (21,9 %). Issa Sall est le candidat qui a le moins évoqué les services sociaux de base.

Cependant, à l’image de tous les autres candidats de l’opposition, il a dénoncé leur ‘’insuffisance et la nécessité’’ de réaliser les infrastructures ‘’adéquates’’. Ceci, pour porter l’indice de développement humain à un niveau beaucoup plus élevé, pour le bien des populations.  

‘’La formation et l’emploi des jeunes (8,9 %) est aussi une problématique qui interpelle les candidats. D’un côté, l’opposition qui fustige le manque de vision du président sortant en matière d’emploi et rejette les chiffres avancés en termes d’emplois créés ; de l’autre, le candidat Macky Sall qui promet davantage d’efforts en matière de formation et d’emploi, en sus des avancées qui ont été notées dans ce domaine’’, font savoir les spécialistes de Synchronix qui ont fait le suivi de ces deux semaines de campagne électorale.

Par ailleurs, la citoyenneté, le patriotisme et les valeurs sont des ‘’éléments constitutifs’’ ayant jalonné les discours d’Issa Sall et d’Ousmane Sonko. ‘’On peut aussi noter l’irruption de la thématique violence dans ce classement. En effet, les violences qui ont émaillé la campagne électorale ont amené les candidats à appeler à la retenue. Cependant, Ousmane Sonko a abordé des aspects liés aux violences faites aux femmes, en promettant des mesures pour lutter contre elles. Le candidat Issa Sall, pour sa part, a proposé une réforme de l’enseignement secondaire’’, souligne le document.

MARIAMA DIEME

Section: