Publié le 17 Nov 2016 - 13:37
RAPPORT MONDIAL DE SUIVI SUR L’ÉDUCATION

L’atteinte de l’ODD 4 en question 

 

L’Objectif de développement durable (ODD 4), qui consiste à assurer à tous une éducation équitable, inclusive et de qualité et des possibilités d'apprentissage tout au long de la vie, risque de ne pas être accompli à la date butoir 2030. Le rapport mondial de suivi sur l'éducation (rapport   Gem)   2016 publié hier par l’Unesco indique que si les tendances actuelles se poursuivent, cet objectif ne sera pas atteint.

 

Les   pays   ne   tiendront   pas   leurs   engagements mondiaux envers l'éducation d'ici 2030 si les dernières tendances se poursuivent. C’est ce qui ressort du rapport mondial de suivi sur l'éducation (rapport   Gem)  2016 publié hier par l’Unesco. L'enseignement primaire universel, censé être atteint en 2015, ne se concrétisera pas d'ici  la  nouvelle   date   butoir qui est 2030,  mais   12   ans   plus   tard. L'achèvement du premier cycle du secondaire n'entrera pas dans les faits avant 2059 et celui du second cycle du secondaire avant 2084. Même   dans   les   pays   riches, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) indique qu’on   ne   réalisera   pas la scolarisation universelle dans   le cycle de l'enseignement secondaire   d'ici à 2030. Au moins un pays riche   sur 10 n'atteindra pas cette cible, même en progressant plus rapidement qu'ils n'y sont parvenus jusqu'à présent.

Réduction de la mortalité

Cependant, les progrès accomplis en éducation contribueront à la réalisation d'autres objectifs clés du développement. Par exemple, si toutes les femmes   d'Afrique   subsaharienne achevaient une   scolarité secondaire de second cycle d'ici à 2030, cela réduirait la mortalité des enfants de moins de 5 ans de 300 000  à 350 000 décès annuels en 2050. Si tous les hommes et les femmes achevaient une scolarité secondaire d'ici à 2030, on pourrait éviter jusqu'à

20 000 décès dus aux catastrophes naturelles au cours des 20 prochaines années, rapporte le document.

Dans les pays pauvres, l'universalisation de l'achèvement   du   second   cycle   de l'enseignement   secondaire augmenterait de 75% le revenu par habitant d'ici à 2050, permettant à 60 millions d'individus d'échapper à la pauvreté. Pour   accélérer les progrès en éducation et le développement durable, les gouvernements doivent s'attaquer à la question des inégalités. Car, dit toujours le document, 263 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes sont exclus de l’école. 1% seulement des femmes rurales les plus pauvres achèvent le second cycle de l'enseignement secondaire. Pendant la période 2005-2014, 758 millions d'adultes ne savaient ni lire ni écrire et 2/3 environ étaient des femmes. Le rapport Gem indique que si les  travailleurs   issus   de familles riches et pauvres avaient le même niveau d'éducation, la pauvreté laborieuse pourrait reculer de 39% parmi les pauvres.

Améliorer la qualité de l’éducation

Par ailleurs, d’après le directeur du PI  bureau Unesco Dakar, Chang Gwang   Chol, le rapport est un lien entre l'éducation et les autres secteurs de développement durable. ‘’Nous voulons   à   travers   ce   rapport   démontrer   comment   l'éducation contribue au développement durable, au secteur socio-économique dans le monde entier et dans les pays d'Afrique en particulier’’, explique-t-il.

Toutefois, M. Chol reconnaît que le secteur de l'éducation et de la formation se porte plus ou moins bien  au Sénégal. Néanmoins, il décèle  quelques difficultés. Ainsi, dit-il, il y a des améliorations à apporter,   notamment   en   matière   de gouvernance, de transparence et d'amélioration de la qualité mais aussi, apporter la paix dans l'école.  ‘’Dans   la   manière dont nous gérons le système éducatif, on ne pourrait atteindre les objectifs que d'ici un siècle. Le système, c'est l'école publique et il y a certaines voies alternatives comme les écoles privées, les Daara et autres structures.  Il faut diversifier les offres éducatives qui conviennent aux besoins des populations et   des   communautés parce qu'à l'état actuel, l'école ne pourra pas, à elle seule, accueillir tous les   enfants   qui   doivent   être   dans   le   système’’, propose-t-il.

En outre, il conseille toutes les parties prenantes à réfléchir à  la façon de   rapprocher l'école et la communauté. Pour lui, il faut rendre l’école à la   communauté  qui   peut   offrir   une meilleure éducation aux enfants dans leurs sociétés. 

VIVIANE DIATTA

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