Publié le 16 Sep 2016 - 14:54
RAPPORT MONDIAL UNESCO SUR L’EDUCATION

L’Afrique subsaharienne à la fête en... 2099

 

Les objectifs du développement durable, en ce qui concerne l’éducation, ne seront pas atteints à date échue, 2030. Les projections du rapport mondial de l’Unesco sont globalement inquiétantes, mais surtout pour l’Afrique subsaharienne où l’on atteindra l’achèvement du cycle primaire et secondaire, d’ici le siècle prochain.

 

Le point 4 des objectifs de développement durables ODD ne sera pas atteint pour l’échéance de 2030 qui lui a été fixée. A en croire les tendances de l’Unesco,  le monde n’atteindra l’enseignement primaire universel qu’en 2042 ; l’achèvement universel du premier cycle de l’enseignement secondaire en 2059 ; le second cycle en 2084, c'est-à-dire 54 ans, après 2030. Ces chiffres du rapport mondial de suivi sur l’éducation ont été avancés, hier, par la directrice du bureau régional de l’Unesco à Dakar, Ann Thérèse Ndong-Jatta. Les perspectives sont encore moins réjouissantes pour l’Afrique subsaharienne. A titre d’exemple, l’achèvement universel du deuxième cycle de l’enseignement secondaire devrait y être atteint en... 2099.

L’enseignement supérieur n’est pas mieux loti, puisque ‘‘seulement 8% des jeunes ont atteint ce niveau en 2014 en Afrique subsaharienne, bien en deçà de la deuxième plus faible moyenne régionale, celle de l’Asie du Sud et de l’Est 23%, et la moyenne mondiale 34%’’, renchérit-elle. Le rapport GEM, anciennement rapport mondial de suivi sur l’éducation, pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre est accablant. ‘‘On dirait que l’éducation continue d’être un luxe pour les pays africains. Le financement est faible. 60% de la population est analphabète au 21e siècle, c’est inacceptable ! On parle de développement sans éducation. On parle de Sénégal Emergent, comment émerger sans des populations éduquées ?’’, se demande Ann Thérèse Ndong-Jatta.

‘‘Les chiffres sont inquiétants pour l’Afrique subsaharienne’’  

 Le point 4 des objectifs de développement durable (ODD4) qui ‘‘vise à assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage, tout au long de la vie pour tous’’, s’était fixé 2030 comme date butoir, lors du forum mondial sur l’Education en mai 2015 à Incheon en République de Corée. Mais les rédacteurs de ce rapport mondial affichent leurs inquiétudes quant à l’atteinte de ces objectifs.

D’autres statistiques montrent le retard de l’Afrique subsaharienne par rapport à l’ODD4 où 31 millions d’enfants, 24 millions d’adolescents, et 33 millions de jeunes ne vont pas à l’école. ‘‘Les chiffres sont inquiétants pour l’Afrique subsaharienne où l’on atteindra l’achèvement du cycle primaire et secondaire, d’ici le siècle prochain. C’est une région où il y a beaucoup d’inégalités, de fortes disparités. Elle est également en proie aux conflits, puisque 35% des enfants non scolarisés vivent en zone de conflit. Le financement de l’éducation pose problème aussi’’, déclare l’une des rédactrices du rapport, Nihan Koseleci, pour expliquer les mauvaises performances de l’Afrique de l’ouest et centrale dans le domaine de l’éducation.  

‘‘Les gouvernements doivent considérer l’éducation et la formation formelles et non formelles comme essentielles à leurs efforts pour affronter les problèmes transsectoriels’’, recommande-t-elle. Quant à la directrice du bureau régional de l’Unesco à Dakar, elle prône une ‘‘rupture radicale avec les tendances passées si l’éducation doit réaliser son potentiel pour aider à catalyser la croissance durable et favoriser la paix en Afrique. L’éducation seule ne serait pas le seul facteur de développement, mais sans éducation, le développement durable n’est qu’un vain mot’’, conclut-elle

OUSMANE LAYE DIOP

 

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