Publié le 10 May 2014 - 05:23
RAPPORT SUR LA MICROFINANCE

51 milliards épargnés par les femmes en 2013

 

La Direction de la microfinance, rattachée au ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, vient de publier un rapport sur la situation globale du secteur. Les femmes constituent 43% du sociétariat national avec une capacité d'épargne en baisse passant de 54,3 à 50,6 milliards FCFA.
 
 
 
Des femmes sénégalaises sont en passe de sortir de la précarité financière grâce à la microfinance. C’est ce qui ressort du rapport qui s’appuie sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon de dix-huit (18) Systèmes financiers décentralisés. En dehors du fait qu’il montre le dynamisme de la microfinance dans notre pays, le rapport donne une indication sur le degré d’autonomie financière des femmes, qui ont de plus en plus accès au crédit.
 
Elles représentent, en effet, 43% du sociétariat national. Le rapport souligne aussi que ‘’l’épargne collectée auprès du sociétariat féminin en 2013 se situe à 51 milliards FCFA, soit 26,3% des dépôts.’’ Au moment où le nombre d’épargnants volontaires se chiffre à 1 186 200 (60% du sociétariat global), soit une légère augmentation (+1,25%) par rapport à juin 2013. Si, par exemple, le nombre de membres/clients est  passé de 1 447 692 en 2010  à 1 962 819 en 2013, une légère hausse a également été notée chez les femmes avec 636 475 713 de membres-clients en 2010 contre 904 844 031 pour 2013.
 
Il s’y ajoute, selon le rapport, que ‘’malgré ces résultats et la hausse globale des dépôts, la capacité d'épargne des femmes a chuté, passant de 54,3 à 50,6 milliards FCFA. En outre, le crédit moyen féminin se chiffre à 246 531 FCFA, soit moins de la moitié du crédit moyen global.’’ L’encours de crédit femmes, quant à lui, est estimé à près de 58,3 milliards FCFA, soit 25,7% de l'encours global. En 2013, les femmes constituaient près de 56% des emprunteurs actifs.
 
Le  document souligne que pour le crédit moyen par emprunteur est de 855 500 FCFA pour CMS, ACEP, MicroCred Sénégal et MECAP ; une moyenne de 411 030 FCFA pour PAMECAS et U-IMCEC ; une moyenne de 118 080 FCFA pour le reste des SFD de l'échantillon.’’
Le rapport met en lumière les avancées notables des 5 plus grandes institutions du secteur. Le Crédit mutuel Sénégal se présente en première position, suivi du PAMECAS, de l’ACEP, de MicroCred Sénégal et d’U-Imcec. 
 
Dakar en tête de peloton
 
Si la présence des SFD dans le milieu rural est présentée comme un saut qualitatif, il n’en demeure pas moins que 27,7% des points de service sont localisés à Dakar, contre 15,6% à Thiès, 9,6% à Louga, 9,6% à Ziguinchor, 7,86% à Kaolack et 7,35% à Saint-Louis. La capitale sénégalaise vient aussi en tête par rapport au taux de pénétration de la population totale. Le rapport parle d’un taux de près de 27,8% pour Dakar contre 27,5% pour Ziguinchor, 16,7% pour Thiès, 12,4% pour Saint-Louis, 12,3% pour Louga et 10,63% à Kaolack .
 
‘’Comme lors des autres années, le volume des dépôts reste inférieur à l’encours de prêts dans toutes les régions du Sénégal, sauf à Ziguinchor où l’épargne dépasse de 1,5 milliard FCFA '' souligne le document qui précise par ailleurs que ‘’l'amélioration du taux de pénétration a surtout bénéficié aux régions de Ziguinchor, Matam, Fatick, Louga et Diourbel. Ce qui constitue un motif de satisfaction dans l'objectif de renforcement de l'offre de services financiers en milieu rural’’
 
Quelques écueils
 
Mais derrière un tableau assez reluisant dressé par le rapport, quelques écueils subsistent encore. Le rapport le souligne en ces termes : ‘’ce regain d'activités n'occulte, malheureusement, pas la dégradation persistante de la qualité du portefeuille de prêt. Les ratios du portefeuille à risque à 30 et 90 jours dépassent largement les normes généralement admises, de même que le taux d'abandon de créances situé au niveau jamais atteint de 2,16%.
 
Cette situation reste préoccupante dans beaucoup de SFD et devrait les amener à mettre davantage l'accent sur l'audit du portefeuille, la mise en œuvre de plans de recouvrement efficaces et l'amélioration (en amont) des pratiques de gestion du crédit. Du point de vue de la rentabilité globale des SFD sénégalais, la situation reste loin d'être satisfaisante avec un ratio d'autonomie opérationnelle de 107%, loin de la norme de 130%.''
 
MATEL BOCOUM

 

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