Publié le 28 Apr 2018 - 20:44
RAPPORT TRIMESTRIEL

Le Cnra peste encore contre le non-respect de la vie privée

 

Le Collège des conseillers du Conseil national de régulation de l'audiovisuel (Cnra) a publié, hier, son rapport couvrant le premier trimestre de l’année.

 

Tous les trois mois, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) établit un rapport de ses activités pour exposer la situation des médias au Sénégal. Ce premier trimestre 2018, le Collège des conseillers du Cnra déplore ‘‘les carences persistantes relevées sur la responsabilité éditoriale des éditeurs de programmes audiovisuels concernant l'exercice d'un contrôle effectif, tant sur la sélection des programmes que sur leur organisation’’. Selon ce rapport rendu public hier, les faits constatés et répertoriés dans le présent avis couvrant la période du 1er janvier au 31 mars 2018, proviennent d’un échantillonnage des activités de monitoring de leurs services. Le document note que, sur 2 096 programmes audiovisuels, la langue wolof reste dominante. La langue nationale est utilisée à 45,09 % devant le français utilisé dans 44,76 % des émissions, renseigne le rapport.

Le service de monitoring informe, par ailleurs, qu’il y a eu 683 émissions d’information, durant ces trois mois. Le ‘‘Journal’’ représente 74,83 %, suivi des magazines avec 15,88 %.

Dysfonctionnements et manquements

En outre, au cours du premier trimestre de cette année, le document constate que des dysfonctionnements et des manquements ont été notés dans le secteur. Sur l’éthique et la déontologie, le rapport dénonce le ‘‘non-respect de la vie privée, de l'honneur et de l'intégrité de la personne humaine. Propos laudatifs et/ou politiques lors de la couverture des combats de lutte et/ou d’autres émissions culturelles ou sportives. Durant la revue de presse, certains médias, en reprenant systématiquement des termes empruntés à la presse écrite, participent à l’amplification de propos et d’attitudes  inappropriés’’, ont-il constaté.

Pour ce qui est de la publicité, le collège regrette ‘‘la diffusion, sur de longues plages horaires, d’émissions de voyance, notamment à la radio, et le caractère permanent de la publicité  commerciale  déguisée  à  travers  des  émissions de télévision’’, indique-t-il.

En ce qui concerne les plus jeunes, le Cnra regrette la ‘‘violation de l’obligation de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence dans les contenus des programmes et celle du respect de l’honneur et de l’intégrité de la personne humaine’’. A leurs avis, certaines émissions persistent et continuent à donner écho à des faits-divers dans les matinales, notamment  dans certaines stations de radio. Sur le plan du traitement politique, le collège dit regretter également le non-respect du pluralisme et de l'équilibre dans l’information. Pour ce qui est de l’image de la représentation de la femme dans les médias, les membres du Cnra se désolent de la diffusion de propos dévalorisant portés sur la femme.

Recommandations

Ces manquements notés, lors de ce premier trimestre de l’année, constituent, d’après le Cnra, des violations de la réglementation, de leur institution. A cet effet, le collège des conseillers énumère des recommandations aux médias. Entre autres, il insiste sur le respect des principes d’équilibre, d’équité et de pluralisme. Et également de veiller à ce que les émissions de ‘‘voyance’’ n’exploitent pas la crédulité des populations, d’observer strictement les règles d’éthique et de déontologie sur les plateaux de télévision, de veiller au respect des dispositions de l’article 10 de la Constitution, aux termes desquels chacun a le droit d’exprimer librement ses opinions.

HABIBATOU WAGNE

Section: