Publié le 5 Apr 2014 - 08:24
RASSEMBLEMENT NON AUTORISÉ DEVANT LA PRISON DE REBEUSS

Cinq jeunes de Colobane libres après 9 jours de prison

 

 
''Le délit de participation à un rassemblement non autorisé n'a pas été prouvé. Les prévenus n'étaient pas armés. Il n'y a pas eu d'attroupement devant la prison de Rebeuss, encore moins de destructions pouvant amener le tribunal à retenir les prévenus dans les liens de la prévention'', a plaidé Me Baba Diop, l'un des avocats des cinq jeunes de Colobane appréhendés le 25 mars dernier devant la prison de Rebeuss.
 
Ce jour-là, Abdou Karim Guèye, Abdou Yade, Mamadou Diallo, Masseck Fall et Thiané Fall s'étaient rendus à la prison pour rendre visite à leurs camarades incarcérés depuis plus de 2 ans, suite au meurtre du policier Fodé Ndiaye, lors des manifestations préélectorales contre la candidature de Me Abdoulaye Wade.
 
''Les détenus présents devant votre juridiction ont respecté les sommations qui leur ont été servies par la police pour quitter les lieux, malgré qu'ils avaient tous des permis de visite. D'ailleurs, ils ont été interpellés, puis arrêtés à plus de 200 mètres de la prison de Rebeuss.'' 
 
Selon les conseils, la police ne voulait pas que leurs clients parlent avec la presse. ''La République du Sénégal garantit à tous les citoyens la liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté de la presse, liberté d’association, liberté de réunion, liberté de déplacement, liberté de manifestation'', ont-ils martelé.
 
En effet, après avoir rendu visite à leurs camarades en prison, les jeunes ont profité de la présence des nombreux journalistes sur les lieux pour parler de leurs conditions d'incarcération. Interrogés à la barre, les prévenus ont tous nié les faits qui leur sont reprochés, soutenant qu'ils n'étaient ni de près, ni de loin mêlé à ce rassemblement, mais qu'ils étaient partis, comme d'habitude, rendre visite à leurs camarades en prison. 
 
Ainsi, la défense a demandé aux juges la relaxe des prévenus au bénéfice du doute. Contrairement, à la réquisition du parquet qui a demandé au tribunal de les condamner à la peine qu'il voudra et à payer une amende de 200 000 francs chacun. Selon le représentant du ministère public, à la suite de l'arrestation de leurs camarades, il y a eu un mot d'ordre lancé par le nommé Abdou Karim Guèye lors d'une émission. Il appelait à une manifestation pour exiger la libération de leurs camarades.
 
''Devant la barre, ils ont servi chacun en ce qui le concerne la version des faits. Ils n'ont pas nié qu'ils étaient à la prison et ont parlé à la presse. Leur visite de courtoisie ne dit pas son nom. Et leur présence sur les lieux revêt un autre objectif'', a conclu le ministère public. Finalement, le tribunal les a reconnus coupables des faits qui leur sont reprochés. Ils ont été condamnés à payer chacun la somme de 50 mille francs. 
 
EMMANUEL BOUBA YANGA
 

 

 

Section: