Publié le 9 Feb 2019 - 12:15
RECOURS DEVANT LA CEDEAO

Khalifa Sall perd une manche 

 

Après avoir gagné une manche jeudi, Khalifa Sall en a perdu une hier. La Haute cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a rejeté la demande prise de mesures provisoires formulée par ses conseils, afin de lui permettre de participer, dès à présent, à l’élection présidentielle.

 

Khalifa Sall a sans doute abandonné toute idée de participer à la Présidentielle du 24 février 2019, avec la décision de la Haute cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) de n’examiner le fond de son recours introduit après l’invalidation de leur candidature par le Conseil constitutionnel, qu’à 4 jours du scrutin. En fait, la juridiction communautaire a fixé la date du 20 pour les plaidoiries liées au fond.

En effet, cette décision réjouit les avocats de l’Etat. Deux d’entre eux, notamment Mes Ousmane Sèye et Baboucar Cissé, ont fait face à la presse, hier, pour la commenter. ‘’En analysant cette décision, on se rend compte qu’elle réconforte les institutions sénégalaises’’, soutient Me Sèye. Abondant dans le même sens, Me Cissé raille ses confrères : ‘’Hier (Ndlr : jeudi) les avocats commençaient à jubiler, car ils avaient espoir, mais aujourd’hui, ils sont mués, parce que la cour estime que leurs demandes ne sont pas urgentes et sont mal fondées’’.

Poursuivant, l’avocat déclare que la décision de Khalifa Sall de soutenir Idrissa Seck signifie que le candidat recalé ‘’a baissé les bras’’. D’ailleurs, il fustige même la requête de leurs confrères. ‘’Le recours pourrait même être considéré comme une atteinte à l’intégrité et à la souveraineté de nos institutions. La cour n’est pas une juridiction au-dessus du Conseil constitutionnel’’, fulmine Me Cissé.

Les avocats de Khalifa prennent acte

Dans un communiqué rendu public, le collectif des avocats de Khalifa Sall dit ‘’respecter cette décision de justice pleine de sagesse, qui ne lèse en rien les intérêts et droits de leur client, dont les demandes restent intégralement soumises à la cour’’. Aussi, Me Ciré Clédor Ly et ses confrères soutiennent que l’ex-maire ‘’reste déterminé à faire constater la violation de ses droits fondamentaux par une cour de justice indépendante et impartiale’’.

Leur client a perdu une manche, hier, après en avoir gagné une, la veille. Contrairement à la volonté des avocats de l’Etat, jeudi, la cour a rejeté les exceptions de compétence et d’irrecevabilité soulevées par ces derniers. Donc, un revers pour l’Etat et une victoire pour Khalifa Sall. Cependant, la victoire a changé de camp, puisque la Cedeao a rejeté la demande de mesures provisoires sollicitée par le candidat de la coalition Taxawu Senegaal ak Khalifa.

Les souhaits du candidat recalé

Dans cette bataille, Khalifa Sall souhaite que la Cour de la Cedeao ordonne son inscription sur les listes électorales, car au moment de l’invalidation de sa candidature, sa carte d’électeur figurait dans le dossier déposé. Il demande également le report de l’élection, au motif que le processus était irrégulier. Et de ce fait, il souhaite la mise en place d’un organe indépendant chargé de contrôler et d’organiser une élection démocratique et transparente.

C’est pourquoi la cour a examiné sa plainte pour violation de son droit d’être électeur et éligible à l’élection présidentielle en procédure d’urgence. Après délibéré, elle a décidé de différer au 20 février 2019 l’examen des violations alléguées. Elle a avancé comme motif que la demande de mesures provisoires pouvait préjudicier sur la solution au fond, car les mêmes demandes devraient être examinées au fond.

FATOU SY

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