Publié le 2 Sep 2016 - 10:51
REELECTION CONTESTEE D’ALI BONGO AU GABON

 Le Comité de soutien de Jean Ping à Dakar crie au hold-up 

 

Au lendemain de la réélection contestée d’Ali Bongo Ondimba, le comité de soutien de Jean Ping au Sénégal a convoqué la presse sénégalaise hier, pour se prononcer sur la situation politique dans ce pays. Les membres  de ce comité, essentiellement des étudiants, dénoncent ce qu’ils appellent la falsification de la réalité des urnes.

 

Alors que la situation reste confuse à Libreville, les étudiants gabonais au Sénégal suivent de très près les événements et leur  déroulement dans leur pays d’origine. Du peuple social, les jeunes opposants à Ali Bongo veulent passer au peuple principe. En conférence de presse hier à la Résidence Mermoz, ces derniers ont dévoilé  leur stratégie pour se faire entendre. ‘’Nous allons nous rapprocher des organismes internationaux de droits de l’Homme présents à Dakar comme Amnesty international, la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) pour  chercher appui, et les médias’’, a déclaré Pither Serges Marcel Anny, coordonnateur général du mouvement. Les médias, ces jeunes veulent bien s’en servir. Mieux, ils entendent  par des hastag, messages  écrits, vidéos et des tweets hostiles au président Ali Bongo, inonder la toile à travers les réseaux sociaux qui sont coupés au pays.

Au nombre des actions que comptent mener les jeunes étudiants, figure un sit-in à leur ambassade à Dakar pour protester contre ce qu’ils considèrent comme un ‘’vol’’ flagrant de la victoire de leur leader Jean Ping. Pour ce faire, ils envisagent de déposer une demande d’autorisation auprès de la préfecture de Dakar, voire au ministère de l’Intérieur.  Pour eux, il n’est pas question de tomber dans le piège du parti au pouvoir qui veut véhiculer l’image d’une jeunesse gabonaise qui casse. ‘’Nous ne contestons pas le fait que M. Bongo soit arrivé premier dans la province de Haut-Ogoué. Ce que nous contestons, c’est le nombre de voix et le taux de participation qui frôle les 100% qu’on lui a attribué et qui sont faux’’, dénonce Ismaël Kambel, membre du comité de soutien à Jean Ping.

A ceux qui accusent Jean Ping de manque de cohérence avec lui-même pour avoir demandé à la Commission électorale de son pays ce qu’il avait refusé à Laurent Gbagbo en 2010 (recomptage des voix), alors qu’il était président de la Commission de l’UA à l’époque, ses partisans rétorquent que  cette décision n’était pas une décision personnelle de M. Ping, mais de tous les Etats membres de l’Union Africaine (UA). ‘’Nous sommes en 2016, la démocratie ne devrait plus être un luxe. Le peuple gabonais a droit à la démocratie comme tous les autres peuples du monde’’, a conclu le coordonnateur du mouvement qui veut tourner la page d’un demi-siècle de gouvernance de la dynastie Bongo au Gabon.

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