Publié le 24 Nov 2016 - 18:11
REFORME DE LA COUR SUPREME

Gakou et Cie demandent le respect des recommandations de la Cnri

 

Dans le processus de réforme de la Cour suprême, les cadres du Grand parti invitent l’Etat à se référer aux conclusions de la Commission de réforme des institutions.

 

Le Grand parti s’invite au débat sur la réforme de la Cour suprême, lequel divise l’Etat et l’Union des magistrats sénégalais (UMS). Dans une déclaration rendue publique hier, les cadres dudit parti pensent que cette question ne devait pas faire l’objet d’un tiraillement entre l’Exécutif et le pouvoir judiciaire. Selon les camarades de Malick Gakou, l’Etat doit simplement respecter les recommandations de la Commission nationale de réforme des institutions (CNRI) sur la question. Ils rappellent que les membres de la CNRI avaient, entre autres, proposé  la consolidation de l’Etat de droit, l’équilibre de pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire, le renforcement de l’indépendance de la Justice. Un travail ‘’remarquable’’ qui, selon eux, n’a pas été mis en valeur.

Les camarades de Malick Gakou dénoncent ainsi une prédominance du président de la République sur les autres institutions’’. Ils estiment que la nouvelle Constitution votée par référendum le 20 mars 2016 est venue accentuer la situation par une ‘’forte hypertrophie de la fonction présidentielle’’. ‘’L’Assemblée nationale reste toujours dépendante de l’Exécutif. Le pouvoir Judiciaire, garant de l’Etat de droit et du respect des libertés publiques, est encore sous la coupe du pouvoir Exécutif. Le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature assisté du ministre de la Justice comme vice-président, décide de la carrière des magistrats’’, se désolent les cadres du Grand parti. Qui dénoncent par la même occasion la nomination d’un magistrat à la retraite, président du Conseil constitutionnel dont le fameux avis donné à la veille du référendum alimente encore les débats et suscite des questions au sein des populations.

Pour Malick Gakou et ses partisans, la décision de porter à 68 ans l’âge de la retraite du premier président de la Cour suprême et du Procureur général près la Cour suprême suscite les mêmes questions. Ils estiment ainsi qu’au-delà de la violation du principe de l’égalité des citoyens devant la loi, les populations se posent des questions sur son opportunité et sa pertinence.

‘’Tout se passe comme si le pouvoir exécutif, après s’être aliéné le pouvoir législatif, a entrepris de contrôler le pouvoir judiciaire par le haut, en décidant d’allonger l’âge de la retraite de certains Hauts magistrats, s’assurant ainsi de leur reconnaissance éternelle’’, persiflent-ils. Poursuivant leur analyse, les cadres du GP saluent la réaction de L’Union des magistrats sénégalais  qui traduit, selon eux, la claire conscience des magistrats sur le danger qui guette leur corps. ‘’Il est temps de mettre un terme aux assauts répétés sur la magistrature et à la Justice et de s’efforcer à mettre en œuvre les réformes nécessaires pour garantir aux juges leur indépendance et leur autorité’’, soutiennent-ils.

HABIBATOU TRAORE

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