Publié le 11 Sep 2019 - 15:14
REFORME LIGUE DES CHAMPIONS

Ce qu’il faut retenir de l’assemblée générale de l’ECA

 

Association regroupant plus de cent formations européennes, l'ECA permet aux présidents de clubs de débattre et de partager leurs idées pour le futur du football sur le vieux continent. Lors de la dernière assemblée à Genève, en Suisse, plusieurs sujets ont été abordés comme la réforme de la Ligue des Champions et la réduction du nombre de matches nationaux.

 

La 23e assemblée de l’ECA (association des clubs européens) se déroulait hier et aujourd’hui à Genève. Un rendez-vous majeur pour les présidents des clubs européens affiliés, qui ont ainsi pu partager leur vision du football et ainsi débattre sur le futur de celui-ci. Récemment, une question revient régulièrement sur la table, la réforme de la Ligue des Champions. En fin de saison dernière, le président de l’ECA - et de la Juventus - Andrea Agnelli - avait fait part d’une nouvelle formule pour la compétition reine du football européen. Au lieu de 8 groupes de 4 équipes, le dirigeant italien était en faveur de 4 groupes de 8 équipes afin d’augmenter les revenus des clubs engagés. Mais ce n’était pas tout. L’idée était également de procéder à un format de montées et de descentes qui permettrait de s’affranchir ou presque des championnats. Pour couronner le tout, ces rencontres auraient alors eu lieu lors des week-ends plutôt qu’en milieu de semaine. Toujours dans un besoin lucratif.

Des positions qui n’ont pas du tout été partagées par l’ensemble de la planète football. La Premier League s’est par exemple totalement opposée à cette réforme. En parfaite harmonie et fiers de leurs traditions, les 20 clubs anglais ne voulaient pas voir leur championnat passer au second plan. Même son de cloche pour la majorité des clubs espagnols. Une vague de défiance que l’ECA a subie sans broncher. Une fois la tempête passée, l’association a décidé d’accélérer sur son projet malgré quelques petits changements. Hier, Andrea Agnelli a expliqué que les derniers mois ont servi à apporter plus de transparence sur cette réforme et d’ouvrir le débat. « Nous croyons fermement que peu importe ce que l’avenir nous réserve… nous devons maintenir une forte symbiose avec les ligues nationales. Nous avons des points de vue différents sur les formats et les principes de stabilité. Nous avons des problèmes sur le calendrier. Je comprends cela… mais il est généralement admis qu’une réforme doit avoir lieu en 2024/2025. Nous devons continuer à placer les clubs au cœur de la prise de décision. Nous devons continuer à encourager le développement des jeunes, renforcer l’impact social des clubs et amener le football féminin au niveau supérieur », avait alors clamé le dirigeant italien.

Une réduction du nombre de clubs dans les championnats ?

Aujourd’hui, les représentants des clubs affiliés à l’ECA - 246 dont 106 membres permanents - se sont de nouveau retrouvés à Genève. Une seconde journée de réunion qui a permis tout d’abord de constituer le conseil d’administration de l’ECA pour la période 2019-2023. Sans surprise, Andrea Agnelli a été conforté dans ses fonctions de président. On retrouve également des personnalités comme Edwin van der Sar (Ajax Amsterdam), Ed Woodward (Manchester United), Josep Maria Bartomeu (FC Barcelone), Jean-Michel Aulas (Olympique Lyonnais) ou encore Nasser Al-Khelaifi (Paris Saint-Germain) dans ce conseil d’administration. Le président de l’Olympique de Marseille, Jacques-Henri Eyraud, se retrouve au sein du comité des compétitions pour les quatre prochaines années. Outre l’élection de ses représentants pour le prochain quaternat, l’ECA a donc avancé sur ses projets de réforme et bien entendu sur la Ligue des Champions.

Andrea Agnelli s’était déjà enthousiasmé sur l’évolution qui aura lieu dès la prochaine saison : « à compter de 2021, nous aurons une nouvelle Ligue Europa avec 32 équipes et une nouvelle compétition qui augmentera le nombre de participants européens. » Celle qu’on appelle actuellement UEL2 sera ouverte à 32 équipes et permettra aux petites fédérations de placer des équipes en Coupe d’Europe. Mais c’est bien la plus importante des Coupes d’Europe, la Ligue des Champions, qui est dans toutes les têtes. Si la réforme ne devait pas avoir lieu tout de suite, l’ECA a déjà avancé ses pions comme l’explique son patron : « au cours des derniers mois, l’ECA a engagé un processus de consultation très détaillé et approfondi qui a permis aux membres de partager leurs points de vue et leurs opinions sur ce à quoi devrait ressembler la réforme de la Ligue des Champions. L’ensemble des réactions indique clairement qu’une réforme est nécessaire et qu’un plus grand nombre de matches européens est essentiel pour le développement du football dans son ensemble. »

Si la transparence et la collaboration semblent être de mise, la posture de l’association n’a pas vraiment varié. L’objectif est toujours d’augmenter le nombre de rencontres européennes, Andrea Agnelli attend donc un geste de la part des différents championnats européens : « l’Angleterre a deux coupes nationales alors que la Bundesliga dispose de 18 équipes au lieu de 20 [...] L’espace disponible pour d’autres matches de Ligue des Champions existe, il suffit de regarder le calendrier. » Réduire le nombre d’équipes dans les grands championnats, voici la nouvelle idée explorée par l’ECA et qui ne devrait pas plaire aux formations plus modestes. En attendant, Andrea Agnelli continue de porter sa vision et s’est même adressé à l’UEFA avec qui il échange régulièrement : « la date limite pour parvenir à un accord a été reportée à 2022 et en particulier lors des deux prochains mois, d’ici décembre. Le seul organe habilité à approuver les changements est à l’UEFA. Ni l’Eca et ni les autres parties prenantes peuvent le faire par leurs propres moyens. » Le message est passé.

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