Publié le 12 Oct 2018 - 16:35
REGULARISATION DES CHEMINOTS DEFLATES DE 2003

L’État met fin à 15 ans de galère 

 

Le démarrage du remboursement des cotisations sociales aux 327 cheminots déflatés de 2003 a débuté hier, à la salle de conférences de la société Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf) ex-Transrail. L’État a décaissé 425 millions de francs Cfa pour calmer les esprits et régler cette vieille doléance.

 

Le combat a été de tous les instants et parfois rude. D’autant que l’attente a été longue pour entrer dans leurs fonds et être rétablis dans leurs droits. Plus d’une décennie. Certains de leurs compagnons ont déjà quitté ce monde. C’est pourquoi la journée d’hier est à marquer d’une pierre blanche, pour les cheminots déflatés de 2003. Ils ont reçu, après moult négociations avec leur ministère de tutelle et l’administration de Dakar-Bamako ferroviaire (Dbf), 425 millions de francs Cfa de la part de l’État du Sénégal. La somme est destinée au remboursement de leurs cotisations sociales pour une durée de cinq ans.

Un ouf de soulagement, selon le président du Regroupement national des cheminots déflatés du Sénégal. ‘’Nous avions demandé au président de la République, Macky Sall, de mettre à notre disposition 510 264 564 F Cfa pour le remboursement de nos cotisations sociales. En 2013, le président a effectivement décaissé cette somme pour le compte des cheminots déflatés de 2003. Le liquidateur a versé 100 millions de francs Cfa dans les caisses de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), pour rembourser les pensions. En même temps, les rappels ont été payés. Il restait 425 millions pour les cinq ans qu’on devait prendre à partir du 56e anniversaire. Aujourd’hui, cette somme est disponible et les cheminots déflatés vont pouvoir entrer dans leurs fonds’’, se réjouit Adama Isaac Diop.

Ce cheminot souligne que ses camarades et lui vont percevoir, à partir de ce jour, le remboursement de toutes leurs cotisations sociales pour une durée de cinq ans. ‘’Au moment de notre départ dans le cadre du plan social de l’ex-Société nationale de chemins de fer (Sncf), il était prévu que nous soyons pris en charge par l’Ipres jusqu’à l’âge de 60 ans. Mais, par la suite, l’institution s’est déclarée non outillée pour nous prendre en charge jusqu’à cet âge. Il fallait donc liquider les pensions à 55 ans. Aujourd’hui, tout est rentré dans l’ordre et tous les camarades vont être payés’’, précise Adama Isaac Diop.

Patience pour d’autres

Au total, 327 cheminots déflatés ont perçu leur argent, sur les 376 concernés. Parmi lesquels 49 ne vont pas pouvoir rentrer dans leurs fonds de sitôt. Ils doivent prendre leur mal en patience. Car, au moment où les uns privilégiaient la voie de la négociation avec les autorités étatiques, un autre groupe ‘’a fait dans la précipitation’’, en décidant de porter l’affaire devant la justice. Aujourd’hui, les acquis sont là et tout le monde ne peut pas percevoir son argent. Surtout dans les mêmes conditions que les autres, soutient le président du Regroupement national des cheminots déflatés du Sénégal. ‘’Il y a des camarades qui étaient impatients. Ils ne voulaient pas attendre les négociations. Ils ont préféré porter plainte. Ils sont au nombre de 49 avec, leur tête, Alioune Diouf. Mais ils peuvent recevoir leur argent incessamment au niveau de la billetterie’’, fait savoir Adama Isaac Diop.

De son côté, Assane Faye, qui fait partie du groupe des 49, étale toute sa colère. D’après ce cheminot déflaté, son nom, qui figure dans la liste de ceux qui ont porté plainte, relève d’une grosse confusion. De ce fait, il dit être un membre à part entière de la tendance dirigée par le président Adama Isaac Diop à qui il demande d’ailleurs de faire ‘’toute’’ la lumière sur cette affaire. ‘’Je n’ai jamais vu mon nom dans ce groupe des 49 dirigés par le camarade Alioune Diouf. Je suis là depuis ce matin, et tout ce que je veux, c’est mon argent. Mon nom ne figure pas dans la liste de ceux-là qui vont recevoir leur argent aujourd’hui (hier). Je ne sais comment. Mais il appartient à Adama Isaac Diop de trouver une solution par rapport à cette situation’’, fulmine Assane Faye, menaçant même de porter plainte contre le nommé Alioune Diouf qui, selon lui, l’a empêché de rentrer à la maison avec son copeck.

Les veuves, de leur côté, vont pouvoir percevoir leur argent, dès aujourd’hui. Cependant, pour rentrer dans leurs fonds, le payeur a demandé qu’elles lui présentent trois documents à l’appui dont le certificat de non-opposition. 

GAUSTIN DIATTA (THIES) 

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