Publié le 4 Aug 2019 - 14:19
REMOUS RÉCENTS DANS LE PROCESSUS DE PAIX

Les organisations de la société civile casamançaise sur le pied de guerre

 

Les organisations de la société civile casamançaise ont réaffirmé, avec force, hier, à Ziguinchor, leur volonté farouche de tout mettre en œuvre pour que l’accalmie qui règne en Casamance puisse être maintenue et consolidée, en vue d’une solution négociée à la crise qui secoue cette partie sud du pays.

 

Les rideaux sont tombés, hier, sur la première édition de la Semaine de la paix tenue à Ziguinchor du 29 juillet au 2 août 2019. Une centaine de personnes membres de la Dynamique de paix en Casamance, des organisations de la société civile ainsi que des structures communautaires (comités inter-villageois) de la région naturelle de Casamance ont pris part à cette rencontre dont le premier objectif était de renforcer les capacités des acteurs, avec comme dominante les jeunes et les femmes, afin d’engager un plaidoyer fort pour la paix et la stabilité en Casamance.

Portée par le Catholic Relief Services (Crs) avec le soutien de l’Usaid/Alwili (levez-vous en mandingue), cette rencontre de Ziguinchor se veut un cadre de rassemblement et de mobilisation des parties prenantes pour une sensibilisation de masse en faveur de la paix en Casamance. ‘’Nous avons constaté que depuis quelque temps, le processus de paix est menacé avec les rencontres initiées par Salif Sadio, mais également les arrestations et l’emprisonnement de certains responsables du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance. Cette situation nous  inquiète.

Notre partenaire, le Crs, nous a demandé de proposer une activité qui va aller dans le cadre de la sensibilisation des populations, mais aussi des parties en conflit, pour leur rappeler que l’accalmie en cours doit être maintenue, consolidée et finalisée par des négociations entre le Mfdc et l’Etat’’, a expliqué  Henri Ndecky, le coordonnateur de la Dynamique de paix et de l’ensemble  des organisations de la société civile pour la paix en Casamance (Coscpac).

Le clou de cette Semaine de la paix a été la marche organisée, hier, à travers les rues de Ziguinchor. Une marche, relève Henri Ndecky, pour demander aux populations de ‘’veiller’’, mais également pour ‘’alerter’’ les parties en conflit en leur disant que ce qui se passe depuis un moment installe la peur et la psychose dans les esprits des uns  et des autres.

Au terme de la marche, un mémorandum a été remis au préfet de Ziguinchor. Document dans lequel les organisateurs rappellent que ‘’depuis 2012, règne une accalmie qui a suscité chez les populations de la Casamance et d’ailleurs l’espoir d’une paix proche et définitive, du fait d’un engagement manifeste des parties au conflit à aller à la table des négociations. Mais force est de reconnaître qu’il existe encore des situations et des événements qui menacent cette fragile accalmie. Il s’agit, selon les initiateurs de la Semaine de la paix, du vol de bétail dans les zones frontalières, de la reprise des réunions communautaires du Mfdc, de l’arrestation de certains de ses membres, de l’exploitation  et du trafic abusif du bois, des problèmes liés à la gestion des ressources minières et foncières.

Autant d’écueils sur le chemin de l’instauration d’une paix durable en Casamance.

C’est pour toutes ces raisons que la société civile casamançaise et les communautés locales ont réaffirmé, hier, leur profonde aspiration à la paix, tout en rappelant leur volonté sans faille à apporter leur contribution à la recherche de solutions durables pour la paix en Casamance.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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