Publié le 24 Jul 2019 - 22:57
REMPLACEMENT DE TANOR A LA TETE DU PS

Tribulations d’une succession mal amorcée

 

Ouverte avec son rappel à Dieu lundi dernier, la succession d’Ousmane Tanor Dieng du Secrétariat général est partie pour fissurer le Parti socialiste ou ce qu’il en reste, après la fronde dirigée par Khalifa Ababacar Sall.

 

La succession d’Ousmane Tanor Dieng à la tête du Parti socialiste aiguise bien des appétits, depuis sa disparition. Alors que ses proches n’ont pas encore fini de faire leur deuil, certains de ses camarades pensent déjà à son remplacement. Les plus téméraires allant jusqu’à investir d’ores et déjà l’un des trois secrétaires généraux adjoints d’Ousmane Tanor Dieng, Aminata Mbengue Ndiaye en l’occurrence, comme le successeur légitime du défunt leader socialiste.

La suppléance du secrétaire général national du Ps est pourtant tranchée par le règlement intérieur dudit parti.

Au sortir du 15e Congrès ordinaire dudit parti, tenu les 6 et 7 juin 2014, de nouvelles dispositions, introduites dans le règlement intérieur du parti, organisent la succession du secrétaire général national, en cas d’absence. Selon l’article 18 du règlement intérieur du Ps, qui traite des prérogatives du secrétaire général, celui-ci est remplacé, en cas d’absence ou d’empêchement, par les secrétaires généraux adjoints que sont Aminata Mbengue Ndiaye, Birahim Diagne et Cheikh Abdou Khadre Cissokho. ‘’Les secrétaires généraux adjoints assistent le secrétaire général du parti dans ses fonctions et le suppléent en cas d’absence ou d’empêchement. Ils peuvent être chargés de missions par le secrétaire général du parti’’, stipule l’article 18 du règlement intérieur du Ps, en son alinéa 2.

Si cette disposition est claire sur la suppléance du secrétaire général, elle n’a pas, pour autant, mentionné lequel des secrétaires généraux adjoints devra le suppléer. En l’état actuel de la situation, tous les secrétaires généraux adjoints susmentionnés pourraient légitimement prétendre à la suppléance du secrétaire général, jusqu’au prochain congrès ordinaire. Aussi, la suppléance du secrétaire général du Ps pourrait-elle être collégiale entre Aminata Mbengue Ndiaye, Birahim Diagne et Cheikh Abdou Khadre Cissokho.

Considéré comme l’un des partis politiques les plus structurés du landerneau politique sénégalais, le Parti socialiste, selon l’article 28 de son règlement intérieur, ‘’est dirigé, entre deux Congrès ordinaires, par le Comité central, dont la composition et les effectifs sont fixés par le Congrès. La composition et les modalités de fonctionnement du Comité central sont précisées dans le règlement intérieur du parti’’.

Selon l’article 29 dudit règlement intérieur, ‘’le Congrès élit le Comité central qui crée, en son sein, des commissions dont les attributions sont définies par le règlement intérieur du parti. Il élit les membres du Bureau politique et du Secrétariat exécutif national, sur proposition du secrétaire général. Il fixe la composition et les effectifs du Bureau politique et du Secrétariat exécutif national, sur proposition du secrétaire général’’.

Le Bureau politique, en ce qui le concerne, est l’organe exécutif des décisions du Comité central et du secrétaire général du parti. Il règle, entre les sessions du Comité central, les questions politiques, administratives et thématiques. Il en rend compte au Comité central et prépare les autres documents de travail.  

La particularité, dans cette course à la succession d’Ousmane Tanor Dieng, c’est le contexte dans lequel sa disparition est survenue. Le défunt leader socialiste est rappelé à Dieu, alors que son mandat, arrivé à échéance depuis juillet 2018, a été prorogé par le Congrès extraordinaire du mardi 27 novembre 2018, à la veille même de l’élection présidentielle du 24 février 2019. Considérant que les contraintes du calendrier républicain n’allaient pas permettre la tenue, à bonne date, du Congrès ordinaire, le Congrès extraordinaire avait décidé de proroger les mandats du Comité central, du Bureau politique et du Secrétariat exécutif national, jusqu’au prochain Congrès ordinaire qui se tiendra, au terme du processus déclenché le 4 février 2018, à travers le lancement de l’opération de vente des cartes de membre.

Mise en veilleuse à la veille de la Présidentielle du 24 février 2019, la vente des cartes de membre n’a pas encore repris. La Commission nationale de renouvellement, qui s’est réunie, il y a de cela moins d’un mois, devra encore patienter, le temps d’observer le deuil d’Ousmane Tanor Dieng, pour relancer ses activités qui devront déboucher sur la désignation d’un nouveau secrétaire général.

ASSANE MBAYE

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