Publié le 2 Dec 2017 - 15:51
REMPLACEMENT DU COLONEL DAOUDA DIOP PAR UN AUTRE GENDARME

Des cadres de l’Administration pénitentiaire grincent les dents

 

Le colonel Daouda Diop n’est plus directeur de l’Administration pénitentiaire (Dap). Nommé gouverneur du Palais, il est remplacé, par décret présidentiel, par un autre colonel de la gendarmerie, en l’occurrence Jean Bertrand Bocandé. Sa nomination provoque des grincements de dents chez les gradés de l’Administration pénitentiaire.

 

Les agents de l’Administration pénitentiaire n’en peuvent plus d’être aux ordres des gendarmes. La nomination, à la tête de leur corps, de Jean Bertrand Bocandé, un autre colonel de la gendarmerie, en remplacement du colonel Daouda Diop, provoque chez eux des grincements de dents. ‘’Cette nomination est perçue comme un couperet sur la tête de beaucoup d’agents de l’Administration pénitentiaire qui la conçoivent comme un manque d’intérêt, voire un mépris pour leur corporation et leur fonction’’, fustigent des agents à travers un communiqué.

Ces derniers trouvent ce changement ‘’inopportun’’, car, argumentent-ils, ‘’le colonel Daouda Diop était sur une bonne dynamique avec des projets innovants et structurants pour l’Administration pénitentiaire. Son management avait fini par faire rassembler tout le monde autour de lui’’. C’est pourquoi ils se demandent ‘’comment le directeur d’une direction d’un ministère de la Justice peut être proposé par le Haut commandement de la gendarmerie’’. ‘’Comment peut-on continuer, à l’heure où l’Administration pénitentiaire dispose d’un corps de cadres supérieurs (les inspecteurs) qui ont fini de faire leurs preuves, même au niveau international, à être géré par les membres d’une autre corporation ?’’, s’interrogent encore ces frustrés.

‘‘Les gendarmes ne font que se remplir les poches’’

Aussi, déclarent-ils le remplaçant du colonel Diop persona non grata. ‘’La nomination du colonel Bocandé n’est pas la bienvenue et indigne tous les agents de l’Administration pénitentiaire, car cette administration ne doit pas être la chasse gardée d’une quelconque corporation’’, font-ils savoir. Aussi, ces paramilitaires font-il savoir que des personnes font croire au président qu’il y a nécessité d’avoir un officier de la gendarmerie à la tête de l’administration pour mieux gérer la question du terrorisme. Or, poursuivent-ils, ‘’ces informations ne reposent sur rien du tout, car, pour preuve, le tout sécuritaire qu’on veut vous faire croire, a montré ses limites jusque dans les pays les plus développés’’.

Mieux, d’après les rédacteurs du communiqué, ‘’la fonction de pénitentiaire requiert d’autres compétences que l’on n’apprend pas sur le tas’’. Il s’y ajoute qu’ils considèrent que ‘’le retard accusé par l’Administration pénitentiaire est dû à la succession d’officiers de la gendarmerie à la tête de ce corps’’. Ces gendarmes, font relever les gardiens des prisons, ‘’n’ont aucune connaissance du métier pénitentiaire et prennent, la plupart du temps, au moins une année pour apprendre les concepts de base d’un domaine dont ils ignorent jusque dans les fondamentaux’’.

‘’Leur seul dada, à la tête de l’Administration pénitentiaire, c’est de se remplir les poches et de prôner la politique du ‘’diviser pour mieux régner’’, assènent toujours les pénitentiaires. Pour étayer leurs allégations, ils font savoir ‘’qu’à la date d’aujourd’hui, les crédits votés, suite à la mutinerie de Rebeuss, pour l’acquisition de véhicules, ceux votés pour l’acquisition d’armement de même que l’habillement du personnel, n’ont servi qu’à enrichir ces soi-disant valeureux officiers parachutés pour venir administrer une corporation dont ils n’ont aucune connaissance’’. ‘’Il faut arrêter’’, tonnent les gardes.

FATOU SY

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