Publié le 23 May 2017 - 16:39
RENCONTRE DES DELEGUES DE L’UEAAA

Des mots pour une paix sociale

 

Des écrivains de diverses nationalités réunis autour de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine sont actuellement à Dakar pour une rencontre internationale. Ils vont échanger autour de ‘’littérature, langage de paix dans un monde en turbulence’’. Ils vont apporter leurs contributions, à travers leurs écrits, à la recherche de paix.

 

‘’La plume d’un écrivain ou d’un journaliste constitue parfois une arme redoutable et dangereuse. Elle peut mettre en péril la paix et la cohésion sociale dans un pays. C’est la raison pour laquelle, écrivains et journalistes doivent faire usage de leurs plumes à bon escient et avec sagesse. Ils doivent respecter l’éthique et la déontologie régissant leurs professions’’, dixit le président du club des poétistes, essayistes et nouvellistes du Sénégal, Colonel Moumar Guèye. ‘’La plume d’un écrivain ou journaliste ne doit être ni irresponsable ni génératrice de propos discourtois ou diffamatoires. L’écrivain et le journaliste se doivent de respecter leurs missions d’éveilleur de conscience citoyenne, d’éducateur des peuples, de lanceur d’alerte et de défenseurs des acquis démocratiques’’, a-t-il ajouté.

Un bon viatique pour la jeune génération d’auteurs et de journalistes. Mais également une bonne entrée en matière pour parler de ‘’la littérature, langage de paix dans un monde en turbulence’’, thème de la rencontre internationale des délégués de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine. Elle se tient depuis hier à Dakar et se termine ce soir. Thématique ne saurait être plus actuelle, eu égard à tout ce qui se passe dans le monde. Pour le ministre de la Culture et de la Communication Mbagnick Ndiaye, qui présidait hier l’ouverture officielle de cette rencontre, le choix de ce sujet renseigne sur la volonté des écrivains à contribuer à la cohésion sociale. Ces derniers ont un important rôle à jouer dans la préservation de la paix et surtout dans la prévention de certains risques liés au terrorisme.

‘’Aucun écrivain sénégalais n’a été exécuté ni exilé…’’

‘’Le terrorisme a besoin de votre décryptage, messieurs les écrivains, pour que ce faux mythe qu’il est devenu soit détruit totalement’’ surtout auprès de ‘’ceux-là qui, par insuffisance de culture ou simple folie’’, se sont laissés enrôler afin de ‘’guérir leur mal’’. Surtout que maintenant, de plus en plus, ‘’l’impunité est devenue banale et les libertés reculent’’, a soutenu le ministre. Il faut donc que des intellectuels sonnent l’alerte afin d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur certains fléaux, d’où l’importance de cette rencontre des délégués de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique. La première du genre à se tenir en terre africaine, depuis la création de cette organisation à la fin des années 1950.

Cela se passe au Sénégal grâce à ‘’l’ouverture démocratique de notre pays, à l’envergure internationale de ses écrivains, mais surtout à l’environnement’’, a déclaré le président de l’Association des écrivains du Sénégal (AES), Alioune Badara Bèye. Il a rappelé que jamais ‘’aucun écrivain sénégalais n’a été exécuté ni exilé à cause de ses productions. Nous le devons particulièrement à l’autorité centrale’’. Une liberté d’expression et de ton qu’ils doivent aux gouvernants, seulement, ils ne doivent pas oublier les ‘’règles et règlements qui régissent la République’’, comme l’a rappelé le Colonel Moumar Guèye. ‘’Ils doivent éviter les excès et les dérives de nature à mettre en péril l’unité nationale, la cohésion sociale, la sécurité de notre peuple et la paix dans notre pays. Connaître tout et tout révéler n’est guère bénéfique’’, a-t-il conclu. 

BIGUE BOB

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