Publié le 27 May 2015 - 10:31
RENOUVELLEMENT DU PARC DES CAMIONS LOURDS

3 000 gros-porteurs bientôt rayés de la circulation

 

Le président de la République Macky Sall, en compagnie du Roi du Maroc Mohammed VI, a procédé, hier à Diamniadio, à la présentation officielle du projet de renouvellement du parc des véhicules gros-porteurs. Pour la première phase, 800 véhicules seront renouvelés, pour un objectif, à terme, de 3 000 camions. Une manière de rayer de la carte les vieilles carcasses.

 

Le parc automobile des véhicules gros-porteurs est vétuste. On retrouve à Dakar des camions âgés de plus de 20 ans, parfois même plus âgés que leur conducteur, qui circulent. C’est le constat fait par le président de la coopérative nationale des entreprises de transport de marchandises (CNETM). Mbargou Badiane, qui était lundi en conférence de presse, se réjouissait déjà de la présentation officielle, à Diamniadio, du projet de renouvellement des camions gros-porteurs que le président de la République Macky Sall en compagnie de son hôte, le Roi du Maroc, Mohammed VI devrait faire. Hier, le Chef de l’Etat et Mohammed VI ont présenté le premier lot des véhicules.

D’après le secrétaire général de la coopérative, qui déplore l’état du parc des gros-porteurs au Sénégal, plus de 4900 camions qui roulent entre les différentes régions du pays sont concernés par ce renouvellement. Pour un parc global estimé à 25 000 véhicules. Toutefois, ajoute Thierno Diouf, sur ce taux, plusieurs véhicules sont retirés de la circulation sans être déclarés. C’est pourquoi, renseigne-t-il, 3000 véhicules sont concernés par le programme.

Pour la phase pilote, dont la présentation officielle sera faite par les deux chefs d’Etat, 800 camions gros-porteurs seront concernés pour un coût global de 60 à 61 milliards de F Cfa.

 C’est la Société Riad Motors, une entreprise marocaine spécialisée dans ce domaine qui a gagné le projet. Selon Mbargou Badiane, la CNETM a trouvé ce dont il a besoin au Maroc. C’est pourquoi, renchérit-il, un protocole d’accord a été signé entre cette entreprise et la coopérative nationale des entreprises de transporteur de marchandises. Déjà, des modèles de véhicules ont été présentés aux différents transporteurs des régions, se réjouit Mbargou Badiane.

Durée de paiement, 7 ans

Cependant, les transporteurs ne veulent pas simplement d’un renouvellement des véhicules, estime Thierno Diouf. Selon ce dernier, ils souhaitent avoir une usine de montage de ces types de véhicules au Sénégal. Ce qui a été même retenu avec l’implantation d’une plate-forme industrielle. Cela aura même un impact social certain, avec la ‘’création de 3 600 emplois directs et de 1 200 indirects sur la période 2015-2016. Une autre demande formulée par les transporteurs : l’obtention d’un financement pour prendre en compte la formation des acteurs. D’après toujours M. Diouf, l’un des objectifs majeurs de ce projet est l’assainissement du secteur. Désormais, les transporteurs seront plus professionnels, leurs conditions de travail améliorées.

Pour le renouvellement, une commission a été mise en place pour définir les critères d’attribution. L’attribution ne sera pas impersonnelle, rassure Thierno Diouf. Tout transporteur qui remplit les critères préétablis, renseigne-t-il, va rendre son camion. En même temps, il bénéficiera d’une prime à la casse et d’un camion neuf qu’il doit payer sur 7 ans, c’est-à-dire 72 mois. ‘’On ne veut plus voir des véhicules âgés de 25 ans qui roulent encore dans notre pays. Le renouvellement doit se faire graduellement afin d’améliorer la compétitivité de notre secteur de transport routier et de réduire les coûts de transport’’, a conclu Mbargou Badiane.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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