Publié le 22 Dec 2014 - 13:13
RENTRE DE FRANCE

Bibo Bourgi sera présent au tribunal, ce matin

 

Suspendu depuis le 11 novembre, le procès de Karim Wade reprend aujourd’hui avec le retour de Ibrahim Abou Khalil dont certains prédisaient qu’il ne reviendrait jamais.

 

« Bibo Bourgi ne reviendra pas, puisque son propre frère Karim Abou Khalil qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international refuse de revenir au Sénégal pour être jugé ». Telle a été la prédiction de Me El Hadj Diouf, après que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) a autorisé l’évacuation sanitaire d’Ibrahim Abou Khalil Bourgi dit Bibo Bourgi en France. Très catégorique, l’avocat de l’Etat disait qu’il ne se trompait jamais dans ses prédictions. Pas cette fois-ci. Car le présumé complice de Karim Wade est de retour au bercail, depuis samedi, après son séjour en France pour des soins médicaux. Bibo Bourgi bénéficiait, depuis le 7 novembre dernier, d’une autorisation de sortie du territoire d’une durée de 45 jours.

Son retour est considéré par ses avocats comme un désaveu pour tous ceux qui affirmaient que Bibo Bourgi ne reviendrait jamais. «Le retour constitue un démenti cinglant et met un terme à toutes les supputations et à la pollution verbale véhiculée au sein de l’opinion », a réagi Me Baboucar Cissé au téléphone d’EnQuête. A l’en croire, leur client est rentré, « malgré l’avis contraire de ses médecins », car il a tenu à respecter son « engagement solennel ».

Mieux, selon l’avocat, « il a tenu à venir pour se défendre, car il n’a rien à se reprocher ». Son confrère Me Moïse Ndior a abondé dans le même sens, avant d’ajouter que leur client « n’a jamais eu l’intention de se soustraire à la justice ». La preuve, a poursuivi notre interlocuteur, «lorsqu’il (Ndlr : Bibo Bourgi) était placé sous contrôle judiciaire, il se présentait toujours devant la commission d’instruction de la CREI ».

‘’Bibo est convalescent’’

Quid de l’état de santé de Bibo Bourgi ? Les deux avocats ont affirmé que leur client est convalescent. «Après avoir subi plusieurs interventions chirurgicales, il reprend petit à petit ses forces et continue de suivre son traitement », a soutenu Me Ndior. Toutefois, ils ont affirmé que malgré sa convalescence, leur client sera à la barre. « Il comparaîtra avec ses deux jambes et sans chaise roulante », a assuré Me Cissé, non sans affirmer qu’ils n’ont jamais déposé une demande de prolongation de la durée de l’autorisation. 

Poursuivi pour complicité d’enrichissement illicite, Bibo Bourgi s’était rendu en France pour des soins médicaux. Atteint d’une pathologie cardiaque et d’insuffisance rénale, le prévenu souffrait également d’une infection nosocomiale contractée lors d’une intervention subie à l’hôpital Général Grand-Yoff. Selon ses conseils, l’état de santé de leur client s’était dégradé, car la bactérie résistait aux antibiotiques et que ceux-ci ne sont disponibles qu’en France. C’est pourquoi, la défense avait, à sept reprises, introduit une demande d’évacuation sanitaire, mais en vain.

D’ailleurs, à l’ouverture du procès le 31 juillet dernier, le président de la Cour, Henri Grégoire Diop, avait décerné un mandat d’amener contre Bibo Bourgi qui avait été cueilli à la clinique du Cap où il était interné. Ce jour-là, le prévenu avait comparu sur une chaise roulante et il était sous perfusion. Le même scénario s’est reproduit après l’expiration de la dispense de comparution.

Pour la seconde comparution, Bibo Bourgi était sur un brancard. Sans désemparer, la défense avait introduit une nouvelle requête. Pour se faire une religion sur l’état de santé du prévenu, la Cour avait même effectué un déplacement au service cardiologie de l’hôpital Aristide le Dantec et au service urologie de l’Hôpital général Grand-Yoff, le 14 août. Le 12 septembre, c’était au tour du prévenu même de recevoir la Cour sur son  lit d’hôpital. 

FATOU SY

 

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