Publié le 29 May 2017 - 13:05
REPARTITION DES SIEGES A DAKAR, TETE DE LISTE NATIONALE ET DEPARTEMENTALE

Manko bute sur trois écueils 

 

La coalition Manko Taxawu Senegaal risque d’aller aux élections législatives du 30 juillet prochain en rang dispersé. Pour cause, le leader de la coalition Initiatives 2017 et le Secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais n’arrivent toujours pas à s’entendre sur la répartition des sièges à Dakar et sur les choix de têtes de liste nationale et départementale.

 

Les négociations en vue de la confection des listes électorales pour les élections législatives du 30 juillet prochain s’annonçaient rude au sein de Manko Taxawu Senegaal. Elles le sont. La coalition ira-t-elle en rang soudé et dans sa configuration actuelle ? Rien n’est moins sûr, si on sait que le maire de Dakar Khalifa Sall, le président du conseil départemental de Kébémer, Modou Diagne Fada, par ailleurs, président du parti Les démocrates réformateurs/Yessal et les autres leaders alliés du PDS, chacun en ce qui le concerne, ont déposé séparément la caution leur permettant de participer aux élections législatives du 30 juillet prochain. Cela, dans le but de parer à toute éventualité, en cas de désaccord. En effet, les écueils sont là.

Les leaders de la coalition Manko n’arrivent toujours pas à trouver des consensus forts sur certains points. En dépit de leur besoin d’aller en rang soudé à ces élections pour avoir une majorité confortable à l’Assemblée nationale afin d’y imposer au régime en place une cohabitation pouvant permettre un équilibre des pouvoirs, Oumar Sarr, Secrétaire général adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS) et Khalifa Sall, leader de la coalition Initiatives 2017, ne parviennent toujours pas à transcender leurs divergences sur certaines questions. Le fossé qui sépare ces leaders de l’opposition demeure de plus en plus profond au fur et à mesure qu’on s’achemine vers les investitures sur les listes électorales.

Même si les tractations sont toujours en cours et qu’il n’y a pas jusque-là une rupture du dialogue, ils n’arrivent pas à s’entendre au moins sur trois questions. D’abord, la répartition des 7 sièges impartis à Dakar oppose Khalifa Sall aux autres leaders de MTS. Le maire de Dakar, jusque-là derrière les barreaux dans le cadre de l’affaire de la caisse d’avance, réclame 5 des 7 sièges octroyés à la capitale sénégalaise, au motif qu’il y est plus représentatif que ses alliés. Ce que les autres leaders de Manko n’entendent pas accepter. ‘’Avec la loi sur la parité, si Khalifa Sall et sa coalition prend 5 sur les 7 sièges alloués à Dakar, cela risque de poser un gros problème aux autres partis de Manko. Je pense que, s’il veut que les choses avancent, il doit revoir sa position. On pourrait comprendre qu’il prenne au moins 3 ou 4 sur les 7 sièges’’, confie un responsable de MTS à EnQuête. Mais ce dernier ne désespère pas que le maire de Dakar lâche du lest sur ce point pour permettre aux leaders de Manko d’avancer, puisque le temps presse.

Pape Diop ou Barthélémy Dias ?

Le deuxième écueil sur lequel butent le maire de Dakar et les autres leaders de Manko, c’est sur le choix de la tête de liste départementale à Dakar. En effet, le président de la Convergence libérale démocratique/Bokk gis gis (CLD/BGG), Pape Diop, dispute cette position au dauphin de Khalifa Sall, Barthélemy Dias, par ailleurs maire de Mermoz-Sacré-Cœur. Au moment où Khalifa Sall estime que le fils de Jean Paul Dias pourrait faire l’affaire de la coalition à Dakar, Pape Diop lui, pense le contraire. En tant qu’ancien maire de Dakar, l’ex-président du Sénat sous le régime d’Abdoulaye Wade croit qu’avec le soutien indéfectible des autres partis alliés, il est le plus apte à conduire la coalition MTS au niveau du département de Dakar pour venir à bout de la liste de la mouvance présidentielle regroupée au sein de la coalition Benno bokk yaakaar (BBY).

L’autre question sur laquelle Khalifa Sall et les autres leaders de MTS n’arrivent toujours pas à s’entendre, c’est sur le choix de la tête de liste nationale. Ni Khalifa Sall ni Oumar Sarr qui se la disputent ne veulent lâcher du lest. Ce point demeure d’ailleurs le principal blocage au sein de la coalition de l’opposition où on est en train de faire des mains et des pieds pour aplanir les différentes positions afin de sauver l’unité de la coalition. Mais les positions divergentes affichées jusque-là ne sont surtout pas pour faciliter les choses à l’opposition. Et cela, malgré les bons offices du président de Rewmi Idrissa Seck et des autres leaders de MTS comme Cheikh Bamba Dièye du Front pour le socialisme et la démocratie/Benno jubbël (FSD/BJ), pour amener tout le monde à faire des concessions pour faciliter les tractations. 

ASSANE MBAYE

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