Publié le 27 Nov 2019 - 00:06
REPETITION AVANT LA COP25 EN ESPAGNE

La délégation sénégalaise ne veut pas jouer faux 

 

Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a organisé, hier, un atelier de validation technique de la Contribution déterminée au national et de préparation de la délégation à la Cop25. Une occasion d’échanger et de partager les informations sur les points saillants de la position que la délégation sénégalaise compte défendre à Madrid.

 

En prélude à la participation du Sénégal à la Cop25 prévue du 2 au 13 décembre prochain à Madrid, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a organisé, hier, un atelier de validation technique de la Contribution déterminée au national (Cdn). À cette occasion, la délégation devant représenter le Sénégal à cet évènement a visité et partagé le document technique de la Cdn qui est, par ailleurs, la feuille de route pour tout ce qui concerne le climat de manière générale et la lutte contre le changement climatique en particulier.

À cet effet, les acteurs ont partagé les points saillants qui vont être débattus par la représentation du Sénégal à la Cop25 de Madrid. Une manière de bien outiller la délégation afin qu’elle puisse défendre une position commune et bien comprise, et qu’elle arrive à parler le même langage à la rencontre. ‘’Pour défendre la voix du Sénégal, il faut avoir les bonnes informations. C’est pourquoi il faut une opinion commune sur la position du Sénégal sur les différents points saillants. Il s’agit de l’adoption des marchés à carbone, de l’examen du mécanisme de Varsovie sur les pertes et préjudices liés au changement climatique et son financement, de la reconstitution du fonds d’adaptation à travers la contribution des Etats, des revenus tirés des mécanismes de marché au titre de l’accord de Paris et de la définition de nouveaux objectifs de financement de la lutte contre les changements climatiques.  Ce sont ces 5 points qui vont faire l’objet de discussion lors de la rencontre, et il est important que la délégation sénégalaise puisse avoir les mêmes positions et les mêmes informations’’, a déclaré le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.

L’atelier a également servi de cadre pour les acteurs du climat de revenir sur les objectifs de l’accord de Paris sur le climat adopté lors de la Cop 21 de 2015, et qui a pour ambition de limiter l’augmentation de la température terrestre à 1,5°. Il constitue également une référence qui permet à l’ensemble des Etats signataires de dresser leur feuille de route, c’est-à-dire leur Contribution déterminée au national.

Ainsi, pour ce qui concerne le Sénégal, les autorités veulent miser sur la réduction de l’émission des gaz à effet de serre, pour atteindre cet objectif. Pour y arriver, le gouvernement sénégalais ambitionne, selon Abdou Karim Sall, de réduire les émissions de Co2 à travers les industries et les transports, et d’accélérer la séquestration du carbone à travers le reboisement. ‘’À travers la Contribution déterminée au national, nous avons eu des engagements en termes de restauration des sols, de protection et de régénération des forêts. Pour ce dernier aspect, nous voulons restaurer 200 mille hectares par an pour multiplier la situation actuelle par 10. Nous sommes actuellement aux alentours de 20 mille hectares de terres restaurées et reboisées, et nous voulons passer à 200 mille’’, indique le ministre.

Le financement en question

Pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, le Sénégal veut réduire son émission de Co2. Suivant le document technique de la Contribution déterminée au national, le Sénégal peut réduire, sous financement propre, 6 % de ses émissions d’ici 2030 et 30 % avec l’appui de partenaires financiers extérieurs. C’est pourquoi le recouvrement de fonds pour le financement climatique est l’un des points déterminants que la délégation sénégalaise compte privilégier dans ses négociations à Madrid.

‘’C’est bon d’avoir une feuille de route, mais il faut aussi avoir une stratégie de mise en œuvre et de mobilisation pour le financement. Actuellement, au niveau des négociations, il y a toute une discussion concernant le financement climatique pour ne pas mélanger financement climatique et financement au développement. La position africaine est très claire là-dessus pour pouvoir mobiliser des ressources additionnelles en vue justement de financer l’action climatique’’, a indiqué Ousmane Sarr Fall, Président du Comité national changement climatique. Il souligne, en outre, que le marché carbone est aussi l’un des points forts qui seront débattus à la Cop et que l’Afrique a une position commune.

En effet, le continent défend la position d’une coopération entre les nations pour pouvoir, mutuellement, réduire les émissions de gaz à effet de serre.

 ‘’Il y a aussi un point hautement politique qui concerne les revenus qui doivent alimenter le fonds d’adaptation. Il s’agit du pourcentage de 2 % prélevé des transferts de crédit carbone destiné au fonds d’adaptation. Avec l’accord de Paris, on veut que cela soit généralisé à tous les niveaux, avec l’ensemble des instruments prévus dans l’article 6. Les pays africains veulent que ces prélèvements soient effectifs, même si certains pays sont contre cette idée. Il va falloir donc négocier, et ce sont des questions hautement politiques. C’est la raison pour laquelle on veut qu’actuellement, toutes les questions soient prises en compte. Pour qu’une fois en Espagne, nos décideurs politiques puissent défendre cette position’’, a-t-il ajouté.

ABBA BA

 

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