Publié le 19 Dec 2013 - 11:27
REPORT DES ÉLECTIONS LOCALES

 Le pouvoir et l’opposition à couteaux tirés

 

Comme annoncé par les deux têtes de l'Exécutif, les élections locales seront reportées à partir d'aujourd'hui, avec la séance plénière prévue cet après-midi à l'Assemblée nationale. Hier, la commission des lois a voté la prorogation des mandats des élus locaux issus des scrutins du 29 mars 2009.

 

Sans surprise, la commission technique de l’Assemblée nationale a adopté hier le projet de loi 19/2013 prorogeant les mandats des conseillers régionaux, des conseillers municipaux et des conseillers ruraux, élus le 29 mars 2009, ainsi que le projet de loi 21/2013 portant Code général des collectivités locales.

Mais comme on s’y attendait, l’adoption des deux textes de loi s’est faite dans la polémique. En commission des lois, Oumar Sarr, député de Rewmi, rapportent des sources ayant pris part à la rencontre, a dénoncé le fait que le report des élections locales se fasse ‘’sans consensus’. Pour lui, le pouvoir devait engager des discussions avec la classe politique avant toute décision de report. Par conséquent, Oumar Sarr a refusé de voter ce projet de loi.

Mais la réplique du député Abdou Mbow n’a pas tardé. Le vice-président de l’Assemblée nationale pense que son collège de Rewmi «est mal placé pour parler de consensus’’ puisque ‘’son parti Rewmi a préféré boycotter les concertations’’ autour de l’Acte 3 de la décentralisation initiées par l’Etat il y a quelques semaines.

Sa collègue Aïda Mbodj, du groupe parlementaire les libéraux et démocrates, elle, n’a même pas attendu le moment du vote après avoir exprimé son désaccord par rapport à ce report. Selon nos interlocuteurs, la mairesse de Bambey a convoqué le protocole additionnel de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO), qui interdit toute  modification de la Constitution à six mois des élections. Et là encore, informent nos sources, c'est encore Mbow qui est monté au créneau pour défendre la ligne de son camp.

Pour lui, les libéraux ont ‘’une interprétation tronquée’’ du protocole additionnel de la CEDEAO. Il donne la sienne : ‘’Les textes disent qu’on ne doit pas modifier la Constitution à six mois des élections sauf en cas de large consensus. Or, le consensus ne signifie par unanimité’’.

Signalons que l’opposition a brillé par son absence lors de cette réunion de commission. Le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais était représenté par son président, Modou Diagne Fada, et Aida Mbodj. Quant au parti Rewmi, il était défendu par Oumar Sarr. Une situation déplorée par des députés. ‘’Il y a des gens qui ne viennent jamais en commission ; ils préfèrent attendre la présence des camera pour faire leur show’’. En tout cas, les plénières de cet après-midi promettent d’être houleuses....

DAOUDA GBAYA

 

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