Publié le 21 Jul 2016 - 17:31
REPORT DES AUDITIONS DANS L’AFFAIRE DU PROTOCOLE DE REBEUSS

Rewmi dénonce une ingérence de l’Exécutif, l’Apr tempère 

 

Alors qu’à l’Alliance pour la République on estime que rien ne presse qui puisse amener le Procureur à se précipiter, au Rewmi d’Idrissa Seck l’on dénonce une reculade de l’Etat dans l’affaire dite du Protocole de Rebeuss. Selon le chargé de la communication de ce parti, Thierno Bocoum, le report des auditions découle tout simplement d’une ingérence de l’Exécutif dans ce dossier.

 

Si l’auto-saisine du Procureur de la République dans l’affaire dite du Protocole de Rebeuss a suscité beaucoup d’espoirs, le report des auditions a vite fait de les dissiper. Samuel Sarr et toutes les autres personnes devant être entendues dans le cadre de cette affaire doivent encore attendre de voir si l’Etat va reprendre les auditions. En attendant, les interrogations continuent sur les véritables raisons qui ont conduit à cette suspension.

Mais selon le chargé de la communication du Rewmi d’Idrissa Seck, ce report traduit tout simplement l’ingérence de l’Exécutif dans la justice. ‘’Si on parvient à faire reculer le Procureur, cela montre aujourd’hui qu’on se situe uniquement dans une logique politicienne’’, estime Thierno Bocoum. Pour le partisan d’Idrissa Seck, ces auditions étaient une occasion rêvée pour tirer définitivement au clair cette affaire qui n’a que trop duré. ‘’Cela fait plus de 11 ans qu’on nous parle encore de ce protocole. Si c’était uniquement des accusations contre Idrissa Seck, on n’en ferait pas débat. Mais il s’agit de faire miroiter aux populations la disparition de dizaines de milliards de franc CFA’’, fustige-t-il.

Selon le parlementaire, le règlement de cette affaire ne devrait pas être difficile dès lors que des gens disent détenir des preuves probantes contre Idrissa Seck. ‘’Des acteurs politiques ont dit qu’ils détenaient des preuves. Certains ont même dit qu’ils disposaient de documents alors que d’autres ont révélé l’existence de comptes bancaires. Sur cette base, face à de telles accusations, on devrait vraiment laisser la justice faire son travail’’, fulmine Thierno Bocoum.

Si les choses sont ainsi vues de cette manière au parti Rewmi, le débat se pose autrement dans les rangs de l’Alliance pour la République (APR). Car, au sein du parti présidentiel, l’on évoque l’inopportunité du moment. ’’Idrissa Seck a l’habitude de vouloir faire le buzz mais je crois que rien ne presse. Le président de la République a d’autres obligations par rapport aux populations que de remettre sur le tapis un protocole qui a été signé alors qu’il n’était pas encore au pouvoir’’, déclare Momar Dior Thiam. Joint par EnQuête, le secrétaire national à l’organisation de la Convergence des cadres républicains (CCR) souligne toutefois que les Sénégalais ont le droit d’être édifiés sur l’affaire des 74 milliards soulevée par Samuel Sarr du parti démocratique sénégalais (Pds).

HABIBATOU TRAORE

 

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