Publié le 6 May 2016 - 18:13
REPRESSION EN GAMBIE

Trois opposantes révèlent leur viol par leurs geôliers

 

Portées disparues dans la foulée de la répression sanglante des forces de sécurité gambiennes sur des manifestants de l'opposition, le 14 avril dernier à Kanifing, Fatoumatta Jawara, Nogoi Njie et Fatoumata Camara, des opposantes au régime du Président Yahya Jammeh, ont pour la première fois comparu devant la Haute cour de Banjul. Très mal en point, ces trois dames et 15 autres personnes ont été entendues par un juge. Les trois opposantes ont soufflé à leurs proches qui les ont vues, pour la première fois ce mercredi 04 mai, qu’après 18 jours de détention, elles ont été l’objet de graves sévices corporels dont des abus sexuels filmés par leurs bourreaux.

Toujours est-il qu’avant-hier, le juge a refusé de donner suite à une demande de liberté provisoire formulée par leurs avocats. Ces derniers font savoir à EnQuête que la Haute cour de Banjul rechigne à accorder une liberté provisoire à leurs clients pour éviter aux familles de découvrir l’ampleur des sévices infligés à ces femmes.

Au moment où les 18 manifestants comparaissaient, des centaines de manifestants s’étaient rassemblés devant les grilles de la Haute cour de Banjul quadrillée par des policiers armés jusqu'aux dents. Parmi les manifestants, il y avait beaucoup de supporters de l'UDP, surtout des femmes, ainsi que des proches des personnes arrêtées auxquels se sont joints des collégiens et des lycéens de Banjul. Ce beau monde a déployé des banderoles hostiles à Yahya Jammeh. Certains d'entre eux ont balancé des invectives et des injures aux policiers en faction devant la Haute cour de Banjul. Après le renvoi des prévenus arrêtés le 14 avril dernier, les manifestants ont envahi Kairaba Avenue, la rue principale de Serrekunda qui concentre les grandes surfaces et l'Ambassade des Etats-Unis en Gambie. Ils se sont ensuite dirigés vers le domicile d’Ousainou Darboe, le leader de l'UDP arrêté le 16 avril dernier.

Il faut signaler que les opposants Modou Ngum, Kaffo Bayo, Ebrima Jabang et Lamin Jatta sont jusqu’ici introuvables. Ils ne sont signalés dans aucun commissariat de police de Gambie, alors qu’ils ont été arrêtés en même temps que Fatoumatta Jawara, Nogoi Njie et Fatoumata Camara. 

Mame Talla Diaw

 

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