Publié le 2 Apr 2019 - 18:40
RESEAU ROUTIER SENEGALAIS

Les obstacles liés à son entretien

 

Le réseau routier au Sénégal souffre de plusieurs maux. Entre le manque de moyens financiers et le non-respect des règles d’usage, sa maintenance s’avère difficile. Le chef du Fonds d’entretien routier autonome (Fera), Mamadou Faye, se prononce sur la question.

 

Après dix ans d’existence, le Fonds d’entretien routier autonome (Fera) peine à offrir aux usagers un réseau routier en bon état, faute d’un budget adéquat. C’est ce qu’a laissé entendre le chef du Fera, Mamadou Faye, hier, sur les ondes de la Rfm. Il estime qu’à cause des contraintes budgétaires, ‘’tout ne peut pas être fait en même temps’’. Une réalité qui, selon lui, doit être prise en compte par les populations.

Par ailleurs, un autre problème mine l’entretien du secteur routier sénégalais : le poids hors norme supporté. Selon Mamadou Faye, le plus grand obstacle à la maintenance des routes n’est autre que la surcharge des gros-porteurs. ‘’Les gros-porteurs sénégalais et les camions maliens ne respectent pas le poids réglementaire que peut supporter la route. Normalement, ils ne doivent pas peser plus de 13 tonnes. Mais, souvent, il se retrouve avec 20 tonnes. Ces multiples cas de surcharge endommagent sérieusement les routes, parce qu’une infrastructure existe, il y a un certain nombre de règles à respecter et au Sénégal, ce n’est pas le cas’’, a-t-il dénoncé. Il affirme néanmoins que 80 % du réseau classé est en bon état, grâce au travail du Fera, alors qu’en 2008, ce taux était de 50 %.

En outre, la durée de vie du réseau routier est relativement courte, vu le nombre de routes construites ou bitumées qui se dégradent en un court délai. Un point qui alimente le calvaire routier des usagers devant perdre plusieurs heures dû à leur état chaotique. Ce fut le cas du tronçon Fatick - Kaolack retapé en février 2018 et qui avait pourtant subi des travaux quatre ans plus tôt. ‘’Le Fera ne s’occupe pas de la construction des routes, mais plutôt de l’entretien qui va permettre à celles-ci d’atteindre la durée de vie escomptée. C’est pareil avec la maintenance des voitures. Maintenant, si avant cette date la route se détériore, cela n’est plus de notre ressort, c’est au constructeur d’évaluer et de juger de la qualité de celle-ci’’, précise M. Faye. A Dakar, l’exemple de la Vdn 3, une zone à dunes, ne passe pas inaperçue. Reliant Golf Guédiawaye et Tivaouane Peulh, la voie est aujourd’hui envahie par une importante quantité de sable rendant périlleuse la circulation. A ce sujet, le Fera, selon son administrateur, compte déployer des agents équipés à même d’assurer le désensablement de cette troisième voie de dégagement Nord.

Créé en 2008, le Fonds d’entretien routier autonome fonctionne avec près de 70 milliards de francs Cfa par an, dont 50 milliards sont destinés à l’entretien du réseau routier classé estimé à 16 000 km. Il constitue l’ensemble des routes dont la gestion est l’apanage de l’Etat du Sénégal. Le reste de la somme est  remis au Centre de formation et de perfectionnement des travaux publics et à la Direction des transports terrestres pour la sensibilisation sur la sécurité routière. En termes d’objectif, le Fera s’attelle à mobiliser des fonds et à signer des conventions avec les bénéficiaires de l’entretien dont le principal attributaire est l’Ageroute. Ainsi, la gestion des 24 000 km de routes restant est confiée aux collectivités locales. Cependant, le manque de moyens financiers de ces dernières rend la tâche difficile. Même si l’Etat les accompagne à travers plusieurs programmes dont Promoville et le Pudc (Programme d’urgence de développement communautaire).

EMMANUELLA MARAME FAYE

Section: