Publié le 6 Dec 2015 - 20:38
RESOLUTION DU CONFLIT CASAMANÇAIS

Jean-Marie François Biagui veut l’implication de la Gambie et de la Guinée Bissau

 

Jean-Marie François Biagui estime que la résolution du conflit casamançais passe par l’implication de la Gambie et de la Guinée Bissau. Régissant à la récente sortie de Yahya Jammeh contre les présidents sénégalais, il soutient que le Sénégal doit impliquer ses deux voisins dans la résolution de la crise.

 

Le Président du Mouvement pour le fédéralisme et la démocratie constitutionnels (MFDC), Jean-Marie François Biagui, a réagi hier à la récente sortie de Yaya Jammeh contre les présidents sénégalais. Dans un communiqué du leader du MFDC parvenu à EnQuête, il a soutenu que cette réaction du président gambien est l’énième acte qui s’invite comme par effraction au programme de résolution de la crise. « Il s’énerve. Subitement, il gronde. Il est très fâché contre notre pays. Il insulte au passage, copieusement les dirigeants du Sénégal, et nous en rigolons, insoucieux. Pourtant, c’est grave, gravissime même. » Selon lui,  ce dernier coup de gueule du président Yaya Jammeh sonne comme le glas qui annonce la mort suivie de l’enterrement du processus de paix dit de Rome, où est impliqué, peut-être indûment à ses yeux, son protégé, du moins celui que d’aucuns lui prêtent, Salif Sadio.

« Avec ce cri de détresse du président Yaya Jammeh, n’y a-t-il pas lieu de se demander si le Sénégal a jamais eu une politique « gambienne » et plus globalement une diplomatie de « proximité » avec ses voisins ? » Pour Jean-Marie François Biagui, en tout cas, toute idée de résolution du conflit le recommande, d’autant que le problème tri-décennal participe avant tout d’une « crise sénégalo-bissau guinéo-gambienne en Casamance ». C’est pour cette raison que le coût politique et diplomatique doit être porté et supporté nécessairement par le Sénégal, la Guinée-Bissau et la Gambie. Dans sa réaction pessimiste quant au processus de paix, le président du MFDC remet en cause la médiation de l’ONG italienne Sant’ Egidio. « N’est-il pas légitime de se demander ce que peuvent bien faire à Rome, sous le couvert suspect du processus de paix dit de Rome, le Gouvernement sénégalais et une faction du MFDC, sans ses homologues bissau-guinéen et gambien, voire les autres factions du MFDC. »

En effet, Jean-Marie François Biagui remarque que « le confit en Casamance se nourrit constamment « d’effluves » sinon « d’effluences » bissau-guinéennes et gambiennes voire d’origine (sous) régionale ou internationale ». Malgré cette donne, il regrette que le gouvernement du Sénégal n’ait rien fait pour l’intégrer dans ses politiques. « En vérité, le président Macky Sall, comme ses prédécesseurs, souffre du syndrome de suffisance voire de condescendance à l’égard de ses homologues bissau-guinéen et gambien. Quant à ces derniers, ils décèleraient plutôt, dans leurs rapports avec le chef de l’Etat sénégalais, de l’arrogance doublée de mépris de sa part ; ce qui en l’espèce se paie cash », explique-t-il. Il conclut son texte en rappelant à Macky Sall que la seule politique développementaliste ne saurait suffire à régler le conflit en Casamance.

ABDOURAHIM BARRY (STAGIAIRE)

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