Publié le 11 Aug 2017 - 12:12
RESPECT DE LA LOI SUR L’INTERDICTION DES PLASTIQUES

Bibi Baldé installe un comité de suivi

 

En croisade contre l’utilisation des plastiques, le ministre de l’Environnement et du développement durable, Abdoulaye Baldé, a procédé hier, à Dakar, à l’installation officielle d’un comité interministériel pour le suivi de la loi sur l’interdiction de ces solides. L’ensemble des acteurs du secteur sont invités dans cette lutte.

 

L’Etat du Sénégal continue sa croisade contre les plastiques. Hier, à Dakar, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a installé un comité interministériel dont le but est de faire le suivi de la loi relative à l’utilisation de ces solides. A cette occasion, Abdoulaye Baldé a plaidé pour que le Sénégal soit ‘’un modèle’’ dans la lutte contre le ‘’péril’’ représenté par les sachets plastiques. ‘’Je vous (membres du comité) assure toute la disponibilité de l’ensemble de mes services afin de vous accompagner dans l’atteinte des objectifs assignés à ce comité interministériel’’, s’est-il engagé. Avant de faire savoir que le comité regroupe l’ensemble des acteurs concernés par la production : importation, commercialisation et consommation du plastique.

Selon Abdoulaye Baldé, la prise en charge de la problématique du plastique a révélé, à suffisance, la transversalité de leurs activités et l’interdépendance qui les lie avec les autres services publics de l’Etat. Il s’y ajoute le privé, la société civile… tous les acteurs du développement pour l’accomplissement avec succès de leurs missions.

Par ailleurs, le ministre de l’Environnement a fait état des objectifs de la loi relative à l’interdiction de la production, de l’importation, de la détention, de la distribution de sachets plastiques de faible micronnage et à la gestion rationnelle des déchets plastiques. Ladite loi est entrée en vigueur le 4 janvier 2016. Une telle loi, dit-il, a représenté ‘’une victoire historique pour un combat collectif, permanent dans la protection de l’environnement et le développement durable’’. 

Au Sénégal, la première tentative de lutte contre ces polluants qui mettent plusieurs centaines d'années à se dégrader remonte à 2002, puis une seconde en 2006. A la sortie de l’Assemblée nationale, à l’issue de l’adoption de la dernière loi sur cette question, le ministre Abdoulaye Baldé avait soutenu que ‘’cinq millions de sacs plastiques circulent par jour au Sénégal’’. Ils sont souvent abandonnés et jetés dans la nature. Ils polluent les sols, augmentent la mortalité des animaux qui les ingurgitent et constituent un risque pour la santé des hommes.

Limites de la loi interdisant les plastiques

Mais malgré tout, le mal persiste. Le ministre est conscient qu’il reste encore des choses à parfaire. ‘’A elle seule, cette loi ne saurait suffire pour pouvoir juguler tous les méfaits du péril plastique sur l’environnement et la santé des populations et des animaux au Sénégal. Après son entrée en vigueur, le changement espéré n’est toujours pas totalement observé’’, regrette-t-il. Abdoulaye Baldé milite pour qu’un mécanisme ‘’innovant’’ et ‘’inclusif’’ soit mis en place dans le but de faire face à ce ‘’fléau’’. C’est dans ce sens qu’en collaboration avec le ministère en charge du Commerce, ils ont mis en place ledit comité de lutte. Et il est prévu un renforcement de capacités des laborantins appelés à travailler avec ce comité, pour contrôler certains aspects du décret d’application de la loi, en ce qui concerne, notamment, les termes techniques, les normes de fabrication et la composition des matériaux par exemple, détaille-t-il. ‘’Ce sont des aspects extrêmement importants, ajoute-t-il, sur lesquels il faudrait que les laboratoires nous accompagnent. Aussi, nous allons les aider à avoir plus de capacités et plus d’équipements’’.

La loi a également pour objectif de créer une économie circulaire, notamment en se mettant au diapason avec les usines de production et de recyclage du plastique. Les industriels seraient prêts à racheter à 50 francs le kilo de plastique au lieu de 25 francs et de le recycler, avance-t-on. Cependant, les sociétés sénégalaises de recyclage, comme l’entreprise Simpa, leader du secteur qui recycle déjà 200 tonnes de plastique par an, signale que les sachets ne peuvent encore être recyclés : ‘’Les sachets que nous récupérons sont sales et demandent un gros traitement pour les recycler, et nous n’avons pas le matériel pour nous en occuper. Nous les récupérons pour les stocker, mais nous en avons tellement que l’on doit limiter nos rachats’’, renseigne Hussein Ayoub, responsable du secteur recyclage de l’usine. Il précise que la société prévoit de se munir de la machine, dans les mois à venir. 

PAPE NOUHA SOUANE

Section: