Publié le 7 Nov 2014 - 16:21
RETARD DANS LE PAIEMENT DES SALAIRES

Les enseignants sur le pied de guerre

 

Le retard dans le paiement des salaires dans le dernier trimestre de chaque année a fini par devenir une tradition. Les enseignants et les PATS dénoncent ce qui ressemble à une ‘’mauvaise volonté’’ de l’Etat.

 

Le problème de paiement des salaires à l’UCAD évoqué hier dans nos colonnes ne se limite pas uniquement à cet établissement d’enseignement supérieur. L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis connaît aussi les mêmes difficultés. D’ailleurs, les enseignants de cette institution ne se sont pas limités à de la dénonciation comme leurs collègues de Dakar. Ils ont décidé de mettre l’université au point mort en attendant d’entrer dans leurs fonds. ‘’Nous avons bloqué les enseignements et toutes activités pédagogiques et administratives’’, indique Bouya Diop, membre du bureau du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) à l’UGB. Il précise en passant que la seule condition de la reprise reste le passage au guichet.  

Que ce soit du côté de la section supérieure du Syndicat unitaire des enseignants du Sénégal (SUDES), du Syndicat autonome des travailleurs des universités et des centres universitaires du Sénégal (SATUC) ou du SAES, ils sont tous d’accord pour dire que le problème ne date pas d’aujourd’hui. ‘’Chaque année, c’est le même problème. Le budget ne couvre pas le dernier trimestre. La dotation des universités n’est pas suffisante pour faire face aux charges’’,  affirment tour à tour Cheikhou Sylla du Sudes, Bouya Diop du Saes et le coordonnateur des sections UCAD du SATUC, Youssou Guèye.

Sur la situation actuelle, Cheikhou Sylla révèle que l’agent comptable leur a fait comprendre que c’est la loi de finance rectificative qui a été votée tardivement. Or, une fois la loi votée, il faut suivre les différentes étapes de la procédure comme les décrets de répartition, les arrêtés de paiement… Il estime donc que la seule solution est de doter les universités de suffisamment de ressources pour éviter les retards. Une responsabilité qui, selon Youssou Guèye, incombe au président de la République et à son premier ministre, bref, à l’Etat.

Et c’est justement à ce niveau de responsabilité que Bouya Diop déclare avoir noté une ‘’mauvaise volonté’’. ‘’Nous avons sonné l’alerte depuis l’année dernière. Mais elle (l’autorité) fait la sourde oreille. L’une des recommandations de la banque mondiale est la dotation conséquente pour stabiliser le budget. Le problème a également été posé lors de la concertation sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Je ne sais pas ce qu’ils préparent pour les universités, mais ce n’est pas bon’’, regrette-t-il.

Nous nous sommes rapprochés du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la cellule de communication indique que les salaires sont gérés directement par les Universités, seules habilitées à en parler. Toutefois, notre interlocuteur précise que pour ce qui est de l’UGB, le recteur Baydallaye Kane a averti le personnel avant la Tamxarit pour lui dire que, ‘’compte tenu du vote tardif de la loi de finance rectificative, les salaires connaîtront un léger retard’’. 

BABACAR WILLANE

 

Section: