Publié le 22 Dec 2014 - 00:16
RETARD DE SALAIRE DES AGENTS DES COLLECTIVITES LOCALES

Abdoulaye Diouf Sarr accuse Khalifa Sall

 

Le ministre du Tourisme et maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr accuse, sans le nommer, le maire de Dakar, Khalifa Sall d’être à l’origine des retards de salaire des travailleurs des collectivités locales. Il le soupçonne d’avoir un agenda caché 

 

Après les mouvements d’humeur notés, il y a quelques jours, chez les travailleurs des collectivités locales de Dakar, le ministre du Tourisme et maire de Yoff, Abdoulaye Diouf Sarr, a  convoqué, hier, les élus de l’Alliance pour la République et de Benno Bokk Yaakaar (BBY) au siège de son parti pour porter la réplique. En marge de la rencontre, le ministre s’en est pris, sans le nommer, au maire de Dakar, Khalifa Sall, qu’il accuse d’avoir ‘’mis des familles entières en danger’’.  

‘’Nous avons noté quelques errements par rapport aux salaires. Ce qui ne devait pas être le cas, parce que tout le dispositif a été transféré au niveau des communes qui sont suffisamment outillées pour prendre en charge cette dimension‘’, déclare Diouf Sarr. Ce dernier pense qu’il y a une ‘’tentative de démontrer des lacunes ou des insuffisances’’ de l’acte 3 de la décentralisation qui est pourtant ‘’une formidable réforme’’.

 Diouf Sarr dit ne pas comprendre que, parmi les quatre localités (Dakar Thiès, Guediawaye, Pikine) visées par ces réformes, seule une connait des difficultés. ‘’Si le cas de Dakar pose problème, c’est parce que, quelque part, il n y a pas la volonté d’accompagner les populations conformément au mandat’’, dit le ministre du Tourisme. ‘’Notre conviction, poursuit-il, c’est la patrie avant le parti ; et dans les circonstances pareilles, nous avons des gens qui mettent la patrie derrière les préoccupations des agendas cachés’’. Ce que le pouvoir n’entend pas laisser faire. ‘Nous ne laisserons personne, parce qu’ayant un agenda précis, vouloir démontrer l’inverse.’’, promet-t-il.

Des conseillers boudent la rencontre

Toutefois, cette volonté unitaire que semble afficher le maire de Yoff ne reflète pas le climat qui a prévalu au cours de la rencontre. Selon des sources ayant pris part à ce raout, des élus s’en sont pris au ministre  du Tourisme et au directeur de cabinet politique du Président, Mahmout Saleh, qu’ils accusent d’avoir voulu les manipuler. Refusant cette ‘’forfaiture’’, les conseillers de la commune de Grand-Yoff, de Biscuiterie et de Ngor, confie-t-on, ont tout simplement boudé la rencontre.

Joint par EnQuête, Cheikh Ndiaye, conseiller municipal à Grand Yoff, confirme : ‘’Cette  situation  est révélatrice des réels dysfonctionnements qui minent l’APR, mais aussi et surtout des tentatives d’échappée solitaire de responsables prêts à anticiper sur leur destin, à travers des procédés irrespectueux de la dignité des élus du parti considérés comme des chiens de garde sans dents de l’Acte III de la décentralisation’’.

Selon ce proche de l’ancien Premier  ministre Aminata Touré, il est anormal que  des responsables de haut rang, en l’occurrence Saleh et Diouf Sarr, puissent s’adresser à leurs camarades élus, pour la première fois depuis le 29 juin 2014, ‘’sans que les procédés et règles élémentaires de tenue d’une réunion ne soient déclinés à l’entame, ni même des encouragements pour tout le travail et le combat menés par les soldats du parti vaincus certes, mais dignement’’.

Pire, poursuit Cheikh Ndiaye, ‘’les ministres n’ont  même pas daigné décliner clairement, ne serait-ce que par respect, qu’il s’agissait d’une conférence de presse pour répondre à Khalifa Sall et non d’un conclave qui devrait jeter les bases d’une organisation de nos élus face aux enjeux de l’Acte III de la décentralisation.’’ Cet élu local de Grand Yoff est d’autant plus remonté que les deux  ministres en question ‘’ont laissé les élus dans la salle de réunion monologuer, pour se retirer en catimini et répondre aux questions des journalistes’’ alors qu’ils ‘’ne peuvent même pas s’acquitter du devoir de vérité et de transparence qu’ils exigent pourtant du maire Khalifa Sall’’. Ambiance…

DAOUDA GBAYA

 

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