Publié le 23 Oct 2018 - 22:27
REUNION DE SENSIBILISATION SUR L’AUTOROUTE

Le péage de toutes les controverses

 

Le Collectif des usagers de l'autoroute à péage (Ccuap) a organisé, samedi dernier, une réunion de sensibilisation à la gare routière de Mbour. L’occasion a été saisie pour regretter l’inertie de l’Etat devant Gérard Sénac.

 

‘’Réduisez les tarifs’’, ‘’Sécurisez les usagers’’, ‘’Eclairez l'autoroute’’. Tels sont, entre autres, les messages brandis par les membres du Collectif des usagers de l'autoroute à péage (Ccuap). La structure a animé, samedi dernier, une réunion de sensibilisation au garage de Mbour. Manifestation au cours de laquelle les membres dudit collectif ont vivement exprimé leur souhait de voir le contrat qui lie la société française Eiffage à l'État du Sénégal être publié. ''Quelles sont les conditions du contrat ?'', demande Cheikh Oumar Sy, par ailleurs ancien parlementaire. ''C'est à partir de la publication du contrat qu'on pourra discuter des conditions. Quatre-vingts pour cent des ressources ont été investies par les Sénégalais et c'est nous qui payons pour que Eiffage en bénéficie le plus. Nous avons contracté des dettes à la Banque africaine de développement (Bad), de l'Ifc (acronyme en anglais de Société financière internationale, Sfi) branche de la Banque mondiale. Les Sénégalais vont payer jusqu'en 2039'', s’offusque-t-il.  

Depuis le décès accidentel de Papis Mballo du groupe Gelongal, le collectif a entamé une série d'activités de sensibilisation qui l'a mené ce week-end à la gare routière de Mbour. La plateforme, forte de 45 membres, entend dénoncer ‘’l'arnaque’’ autour de ce qu'elle appelle  ''l'autoroute à pillage''. ''Nous l'appelons autoroute à pillage. C'est le directeur d’Eiffage qui l'a dit. Il y a 100 000 transactions/jour sur l'autoroute à péage. Si vous prenez 100 000 transactions/jour sur 400 F Cfa, c'est 40 millions/jour. Multipliez par 30, ça vous fait 1 milliard 200 mille par mois. Vous multipliez par 10 ou 30 ans, ça fait énormément de ressources pour une société qui n'a donné que 17 %. Il y a un travail de sensibilisation à faire auprès des communes et des acteurs qui paient excessivement cher l'autoroute à péage'', dénonce Cheikh Oumar Sy.

Ce dernier ne comprend toujours pas le silence et le statu quo, alors que le chef de l’Etat ainsi que le ministre du Transport avait tous les deux annoncé la réduction des prix en juillet dernier. Cette situation semble confirmer le poids de la société française dans ce dossier, puisque Gérard Sénac, rappelle-t-il, avait fait une sortie à la suite des autorités sénégalaises pour dire que les tarifs seront revus à la baisse à la fin de l’année. ‘’Cela veut dire qu'il a plus d'autorité que notre propre président dans le fonctionnement de l'autoroute à péage’’, s’indigne-t-il. 

KHADY NDOYE (MBOUR)

 

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