Publié le 4 Oct 2019 - 21:23
RUFISQUE

Une rentrée scolaire à deux vitesses

 

A côté des écoles qui ont démarré les cours hier à Rufisque, il y a celles qui baignent toujours dans les eaux de pluie. En dépit de ce constat, le ministre de tutelle, qui a été en visite dans la vieille ville, minimise.

 

La rentrée scolaire pour l’année académique 2019-2020 s’est déroulée à deux vitesses, à Rufisque. Avec des écoles qui ont effectivement démarré les cours et d’autres qui s’attellent jusqu’ici à se débarrasser des eaux de pluie. Malgré cette situation du reste déplorable, le ministre de l’Education nationale se dit satisfait. En visite hier dans la vieille ville, Mamadou Talla s’est rendu seulement dans deux établissements situés en plein centre-ville. Il a d’abord été aux cours privés Saint-Joseph avant de se rendre à l’école publique primaire Marième Tall Diop. 

A l’issue de cette visite, il s’est félicité de l’effectivité du concept ‘’Ubi tey, Jang tey’’ (démarrer les cours le jour de la rentrée). ‘’Tout ce que nous avions lancé jusque-là se réalise sur le terrain. Aujourd’hui (Ndlr : hier) ce que nous avons vu, c’est que le démarrage des cours est effectif à Rufisque. Je suis très rassuré de ce que j’ai vu ici. Cela est précédé par une bonne rentrée des enseignants avec un taux de présence de 78 % au niveau national pour les administratifs et les enseignants’’, s’est-il glorifié.

Selon le ministre Mamadou Talla, toutes les conditions sont réunies pour un démarrage effectif de l’année scolaire. ‘’Les enseignants ainsi que les directeurs d’école sont tous présents. J’appelle donc les parents à amener leurs enfants à l’école pour que les cours puissent démarrer’’, soutient-il.

Ce que le ministre de tutelle n’a pas dit, c’est que la rentrée scolaire n’a jamais été effective à Rufisque. Un saut effectué dans beaucoup d’écoles publiques a permis de constater que les conditions sont loin d’être réunies pour un démarrage effectif des cours. La quasi-totalité des écoles publiques sont toujours impraticables, à cause des inondations. Une situation que déplorent les syndicats d’enseignants de la localité.

Selon le secrétaire général du Syndicat des enseignants libres du Sénégal authentique (Sels/A) Abdou Faty, le constat est qu’à côté des écoles qui ont démarré les cours, il y en a beaucoup qui sont jusqu’ici inaccessibles. ‘’Il y a des écoles qui sont toujours sous les eaux et elles sont nombreuses’’, fulmine-t-il. D’ailleurs, il invite les autorités étatiques, en collaboration avec les collectivités territoriales, à travailler à rendre accessible ces établissements toujours sous les eaux de pluie.

Pour cela, il préconise la mobilisation de tous les acteurs de l’enseignement. A l’Etat du Sénégal, il demande d’arrêter de construire dans des bas-fonds et de résorber les abris provisoires. Avant de signaler le déficit d’enseignants dont souffre l’éducation nationale. ‘’L’année dernière, même pour le Crem (Concours de recrutement des élèves-maîtres), on n’a pas pris 2 000 enseignants. Par conséquent, il y a un gap de 1 500 enseignants. Il est important qu’on puisse résorber cela pour que l’éducation pour tous soit une réalité dans ce pays. Sinon, on va tergiverser et avoir des classes pléthoriques, des enseignants démotivés et des enseignements-apprentissages au rabais’’, avertit le secrétaire général du Sels authentique.  

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