Publié le 5 Jul 2012 - 18:51
SÉDHIOU- REVUE ANNELLE CONJOINTE DE LA SANTÉ

 191 nouveaux cas de sida détectés en 2011

 

Les statistiques sur la mortalité maternelle sont mauvaises, aggravées par le taux de couverture faible des accouchements assistés. Et le sida progresse avec un taux de prévalence de 1,1%, loin devant la moyenne nationale. Sédhiou est une région agonisante.

 

La région médicale de Sédhiou a tenu hier mercredi sa revue annuelle conjointe. Il s’agissait pour les techniciens de la santé de passer en revue l’ensemble des difficultés et aspects positifs en matière de politique de santé dans la région. L’état des lieux effectué par le médecin-chef de région, Dr. Kalidou Konté, laisse apparaître des inquiétudes notoires en matière de lutte contre le Vih/Sida dans la région.

 

«Pour la lutte contre le Vih/sida, Sédhiou est toujours dans la zone rouge car le taux de prévalence est de 1.1% au moment ou la moyenne nationale est de 0.7%», a révélé le médecin-chef dans son exposé. En outre, subsistent «des inquiétudes encore profondes dans la prolifération de la maladie à l’échelle régionale», les statistiques indiquant «un taux de détection de 194 cas au cours de l’année 2011».

 

L’autre grande préoccupation est le faible taux de couverture des accouchements assistés. Selon le Dr. Konté, «seules 35% des femmes en âge de reproduction accouchent dans des structures de santé sous assistance de technicien de santé, les 65% ne l’étant pas accroissent les risques de complications et de mortalité maternelle des femmes en période d’accouchement». La situation est aggravée «par le fait que 20% des accouchements sont compliqués et présentent des risques de mortalité dans une région où 86% des femmes ont subi l’excision».

 

''Partenariat menacé''

 

D'après le rapport, les enquêtes menées expliquent ce faible taux de fréquentation des structures sanitaires sous plusieurs angles. «51% des femmes évoquent des raisons liées à la pauvreté, 32% soutiennent que leurs lieux d’habitations sont très distants des structures de santé, 16% disent simplement ne pas vouloir y aller et 17% affirment ne pas avoir l’aval du chef de ménage.»

 

En plus, il y a le déficit criard de moyens logistiques roulants, un seul véhicule de plus de cinq ans étant par exemple disponible pour chacun des trois districts sanitaires que compte la région, l’absence de chaînes de froid, un seul dentiste pour toute la région... «Nous sommes très handicapés par la rétention d’information, car nous ne pouvons ni faire l’évaluation du travail effectué, ni rectifier, ni prévoir ni planifier, donc c’est grave», s'est ému le Dr. Kalidou Konté. «Au plan national, les partenaires qui nous appuient ne peuvent continuer à le faire s’ils n’ont pas de résultats....»

 

LAMINE BA

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